Une "attaque menée par des présumés ADF a visé la ville de Beni. Nous avons repoussé l'attaque mais malheureusement, il y a eu des morts parmi les civils et les militaires", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée dans la région, le capitaine Mak Hazukay.
"Suite à cela, la population a manifesté, brandissant 3 corps de civils tombés à Boikene", un quartier du nord de Beni, a déclaré à l'AFP le bourgmestre de la commune de Ruwezori, Aloys Bwarara.
"D'autres gens en colère sont partis brûler le bâtiment de la poste ainsi qu'un bâtiment de la mairie. Ce que je déplore car nous faisons tout pour que la population soit sécurisée", a ajouté M. Bwarara.
Les habitants étaient nombreux dans les rues de Beni, criant leur colère, des femmes se frappant la poitrine et d'autres posant leurs mains sur la tête en signe d'impuissance et de désolation, selon les témoignages recueillis par l'AFP.
"Nous sommes descendus avec trois corps jusqu'à la mairie, la police est venu nous disperser parce qu'un autre groupe de jeunes avait brûlé la poste et deux bâtiments annexes de la mairie", a expliqué un conducteur de moto-taxi, Paluku Thaiswika.
"L'artère principale de la ville est barricadée, les gens agitent des herbes pour manifester leur colère", a indiqué un autre habitant, Guillaume Saliboko, étudiant en Droit.
"Nous ne comprenons pas comment les rebelles ADF peuvent chaque fois nous tuer en pleine ville", a-t-il ajouté.
"Ce déchaînement de violence et de destruction n’est pas forcément la solution, mais il est compréhensible pour une population tant meurtrie et méprisée", a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha) sur son compte twitter.
La ville et le territoire de Beni (province du Nord-Kivu) sont depuis octobre 2014 la cible d'une série d'attaques attribuées aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) qui ont fait des centaines de morts parmi les civils.
Avec AFP