Les droits des femmes ont été mis à l'honneur de la préselection pour le Prix des droits de l'Homme Vaclav-Havel 2020 du Conseil de l'Europe, avec notamment la Saoudienne emprisonnée Loujain Al-hathloul.
"Les trois nommées sont impliquées dans la promotion des droits des femmes ou de l'égalité des genres", a indiqué, dans un communiqué, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
Créé en 2013 et doté de 60.000 euros, le prix Vaclav-Havel est en principe décerné à Strasbourg à l'automne, mais l'édition 2020 a été décalée en raison de la crise sanitaire. La lauréate doit être désignée le 19 avril.
Par ordre alphabétique, la première préselectionnée pour recevoir le prix est la militante des droits des femmes saoudienne Loujain al-Hathloul, emprisonnée depuis 2018 et condamnée en décembre à cinq ans et huit mois de prison.
Présentée par le Conseil de l'Europe comme "l'une des leaders du mouvement féministe saoudien", Loujain al-Hathloul avait été arrêtée, avec d'autres militantes, peu avant la levée de l'interdiction de conduire faite aux Saoudiennes, une réforme pour laquelle ces femmes militaient.
Sont également présélectionnées les nonnes de l'ordre Drukpa, un groupe de jeunes nonnes bouddhistes au Népal "qui promeuvent l'égalité des sexes, la durabilité environnementale et la tolérance interculturelle dans leurs villages d'origine dans l'Himalaya".
La militante de République Démocratique du Congo Julienne Lusenge pourrait également recevoir le prix Vaclav-Havel 2020, pour avoir "documenté les abus sexuels et les actes de violence à l'encontre des femmes" en RDC. "Menacée à plusieurs reprises pour son travail", elle "a contribué (...) à obtenir la condamnation de centaines d'auteurs de violences sexuelles contre les femmes au niveau national", souligne l'APCE.
Récompensant des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l'Homme, le Prix Vaclav-Havel avait été décerné en 2019 à l'intellectuel ouïghour emprisonné Ilham Tohti, conjointement avec une initiative de jeunes oeuvrant à la réconciliation dans les Balkans.
Les années précédentes, le prix avait été attribué à Oïoub Titiev, responsable en Tchétchénie de l'ONG russe Memorial, à Murat Arslan, magistrat turc emprisonné dans le sillage des purges ayant suivi le coup d'État manqué de juillet 2016, et à l'ex-esclave yazidie du groupe État islamique Nadia Murad, lauréate ensuite en 2018 du Prix Nobel de la Paix.