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Le président du Niger appelle la CPI à "se saisir du dossier" sur la vente de migrants en Libye


Des migrants illegaux africains dans un camp de détention en Lybie, Tripoli le 22 mars 2017 REUTERS/Ismail Zitouny
Des migrants illegaux africains dans un camp de détention en Lybie, Tripoli le 22 mars 2017 REUTERS/Ismail Zitouny

Le président du Niger Mahamadou Issoufou a appelé lundi soir la Cour pénale internationale (CPI) à "se saisir du dossier" sur la vente de migrants africains comme esclaves en Libye.


"L'esclavage est un crime contre l'humanité et je saisis l'occasion pour lancer un appel à la Cour pénale internationale pour qu'elle se saisisse du dossier", a déclaré à la radio nationale le président Issoufou, de retour de Bonn (Allemagne) où il a assisté à la COP23.

M. Issoufou a de nouveau condamné cette "pratique ignoble", en assurant que son pays prenait "très au sérieux cette question" et s'engageait "à apporter sa contribution pour y mettre fin".

"Nous n'avons plus le droit de faire comme si nous ne voyions rien, nous n'avons plus le droit de détourner les regards, nous avons le devoir de nous attaquer aux causes profondes de cette tragédie", a-t-il expliqué.

Mahamadou Issoufou, qui s'était déjà "indigné" jeudi de la vente aux enchères de migrants-esclaves en Libye, a demandé à ce que le sujet soit mis à l'ordre du jour du sommet entre l'Union Africaine et l'Union Européenne prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan.

L'ambassadeur de Libye à Niamey a été convoqué dimanche par les autorités nigériennes pour lui faire part de l'indignation du président Issoufou.

Le ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacoubou a ajouté, sur son compte Twitter, avoir notifié au diplomate libyen que "tout doit être mis en oeuvre pour faire cesser cette ignominie" dont les auteurs doivent être "sanctionnés".

"Nous les Libyens, nous avons été choqués autant que vous, nous n'avons pas assez de mots pour qualifier de tels actes, de tels agissements", a déclaré pour sa part l'ambassadeur de Libye au Niger, Abdoullah Ali Béshir, sur une télévision privée de Niamey.

Le diplomate libyen a accusé "des réseaux criminels qui n'ont pas de religion, pas de couleur, pas de nationalité" d'être à l'origine de la vente de migrants.

Plusieurs ONG nigériennes ont également condamné la vente de migrants en Libye, Etat voisin du Niger.

Porte du Sahara, Agadez, plus grande ville du nord du Niger, est une plaque tournante du trafic d'êtres humains voulant gagner l'Europe via la Libye voisine.

Le durcissement des mesures législatives et des contrôles sécuritaires aux frontières, avec l'aide de l'UE, ne semblent pas décourager migrants et passeurs. En début de semaine, un groupe de 25 migrants originaires d'Erythrée, d'Ethiopie et du Soudan, coincés en Libye dans une situation très vulnérable, sont arrivés à Niamey après avoir été évacués par l'ONU.


Avec AFP

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