Mais les quotidiens épinglent également la Commission électorale (IEBC) pour son rôle controversé dans le scrutin du 8 août, certains émettant des doutes sur sa capacité à mener la nouvelle élection qui doit être organisée d'ici le 31 octobre, d'autres appelant l'institution à se réformer en profondeur.
"C'est un grand jour pour le Kenya, cela établit un précédent pour l'Afrique", s'est réjoui le quotidien The Star. "Les ramifications et implications de l'annulation de la présidentielle du 8 août vont être ressenties pendant des années au Kenya et à travers le continent", traversé de nombreuses crises électorales.
Le Daily Nation soutient pour sa part que l'annulation du scrutin et de la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta est la preuve "de la suprématie de l'Etat de droit et de la maturation de notre démocratie", ainsi que de l'"indépendance" de la justice.
"Les Kényans se sont battus pendant des décennies pour institutionnaliser l'Etat de droit", poursuit le Daily Nation. "Nous avons combattu, nous avons versé du sang, perdu des vies et des biens à la recherche de l'ordre constitutionnel".
Saisie par le leader de l'opposition Raila Odinga, la Cour suprême du Kenya a invalidé vendredi la présidentielle, relevant des irrégularités dans la transmission des résultats.
"Il ne s'agit pas d'une victoire pour Nasa (la coalition d'opposition) ou d'une défaite pour Jubilee (le parti du président)", soutient le Daily Nation. "C'est le triomphe de la volonté du peuple".
"Le voyage le plus difficile, la campagne et les élections, doit encore débuter", souligne toutefois le quotidien. "Les institutions chargées de gérer (les élections, ndlr) se sont pathétiquement montrées incapables d'exécuter leur mandat". "Il est difficile d'imaginer comment (l'IEBC) va conduire les élections durant les 60 prochains jours".
Selon le Standard, l'IEBC "doit faire le ménage" en son sein. "Ce dont le Kenya a le plus besoin en ce moment, c'est une élection légale, juste et transparente".
Le quotidien salue par ailleurs l'attitude du président Kenyatta, qui a accepté la décision de la Cour suprême et appelé à la paix malgré son désaccord exprimé avec le jugement. "C'est l'esprit qui doit être adopté par tous les hommes politiques dans les prochaines semaines".
Le Standard conclut avec humour, publiant un dessin de presse représentant le président de la Cour suprême debout sur un globe terrestre. Une voix non identifiée s'élève alors de l'autre côté de la planète: "Le Kenia? (sic) Je pensais qu'ils ne pouvaient faire parler d'eux qu'en athlétisme".
Avec AFP