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La presse sénégalaise alerte sur la "grave crise du secteur"


Les Sénégalais lisent les nouvelles du matin, à Dakar, le 27 février 2012.
Les Sénégalais lisent les nouvelles du matin, à Dakar, le 27 février 2012.

L'organisation regroupant les associations des médias au Sénégal alerte sur la fermeture d'entreprises de presse et la perte de dizaines d'emplois à cause de la pression multiforme des nouvelles autorités, dans un communiqué mardi.

Deux quotidiens sportifs parmi les plus lus dans le pays, "Stades" et "Sunu Lamb", ont suspendu leur parution après plus de vingt ans de présence dans l'espèce médiatique sénégalais à cause de difficultés économiques, a annoncé le week-end passé leur éditeur.

D'autres médias devraient suivre pour les mêmes motifs, selon la Coordination des associations de la presse (CAP), qui constate "une grave crise du secteur". La CAP "est très préoccupée par la situation très difficile que vit le secteur des médias au Sénégal".

Elle dénonce une pression multiforme sur les entreprises de presse de la part des nouvelles autorités: contrôle fiscal, mise en demeure de paiement de redevances, résiliation et suspension des paiements des conventions commerciales par les structures publiques.

Au Sénégal, le secteur des médias est confronté depuis longtemps à des difficultés économiques, les acteurs dénonçant des conditions de travail précaires.

Les nouvelles autorités "ont certes trouvé un secteur à l'agonie dont le processus de réforme a été volontairement tronqué par les anciens tenants du pouvoir, mais force est de constater que le nouveau régime n'a entamé ni consultations ni concertations afin de relancer la normalisation de ce secteur névralgique pour la démocratie", souligne la CAP.

Le Premier ministre Ousmane Sonko avait dénoncé fin juin les détournements de fonds publics auxquels se livreraient selon lui certains patrons de presse. Il avait également mis en garde les médias qui écrivent selon lui ce qu’ils veulent sur des personnes, au nom d’une soi-disant liberté de la presse, sans aucune source fiable. Des propos que la profession avait jugé menaçants à l'encontre de la presse.

Depuis 2021, le Sénégal a reculé de la 49e à la 94e place au classement mondial de la liberté de la presse de RSF. L'ONG avait exhorté début juin le nouveau pouvoir d'agir en faveur de la liberté de la presse après trois années d'agressions et d'arrestations de journalistes ou de suspensions de médias sous la présidence de Macky Sall.

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