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La pression monte sur Macron à propos de ses comptes de campagne


Le président français Emmanuel Macron à Paris, le 29 mai 2018.
Le président français Emmanuel Macron à Paris, le 29 mai 2018.

La pression monte sur Emmanuel Macron, même si le gouvernement écarte toute entorse à la loi du premier cercle du président français, qui a fait de la moralisation de la vie publique une de ses priorités.

"Les comptes de campagne du candidat Emmanuel Macron avaient été validés par les autorités compétentes", à savoir la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), a martelé la présidence après la publication de nouvelles informations de presse sur les finances de la campagne pour la présidentielle de 2017.

Selon Franceinfo, l'équipe Macron a "obtenu un tarif au minimum 75% moins élevé" que les prix habituellement pratiqués pour tenir meeting le 6 février 2017 dans la salle parisienne de Bobino puis le 8 mars au Théâtre Antoine. Ces deux salles appartiennent à Jean-Marc Dumontet, présenté par cette radio comme "un personnage incontournable du théâtre français" et un "proche du couple Macron".

Franceinfo assure par ailleurs que l'équipe d'En Marche!, le parti présidentiel, a loué une autre salle parisienne, la Bellevilloise, pour une réunion publique à laquelle Emmanuel Macron n'a pas participé, pour 1.200 euros, alors que le candidat socialiste, Benoît Hamon, a dû débourser 4.838 euros "pour une soirée assez similaire".

Ces informations surviennent après d'autres révélations de presse en mai. Selon le site web d'informations Médiapart et le journal Le Monde, la CNCCFP avait relevé les "promotions exceptionnelles, parfois +d'un pourcentage anormalement élevé+", accordées par le champion de l'événementiel GL Events à l'équipe de campagne de M. Macron.

Pour autant, "les rapporteurs n'ont pas retenu d'irrégularités et la commission a suivi leur appréciation" sur ce point, a déclaré au cours d'un point de presse le président de cette commission François Logerot.

"Personne n'est infaillible, mais nos rapporteurs ont fait un travail sérieux", a-t-il fait valoir.

Plus tôt en mai, la CNCCFP avait estimé que les remises obtenues par l'équipe Macron auprès de prestataires de services étaient "acceptables" et ne constituaient "pas des participations illicites au financement" de cette campagne.

L'opposition s'est ruée sur cette occasion de critiquer Emmanuel Macron, qui s'était mis en scène en septembre en signant devant les caméras de télévision deux textes de moralisation de la vie politique. Un show à l'américaine inédit en France pour une de ses principales promesses de campagne.

- Perquisitions au ministère -

D'autant que son bras droit à l'Elysée, Alexis Kohler, le secrétaire général du palais présidentiel, fait l'objet d'une enquête pour déterminer s'il a succombé à des conflits d'intérêts quand il travaillait au ministère de l'Economie et des Finances. La police a procédé à des perquisitions mercredi au siège de ce ministère.

Emmanuel Macron, en visite jeudi au Canada à la veille du G7, a défendu, devant un groupe de journalistes français, le secrétaire général en assurant que les membres de son gouvernement étaient "des gens d'une probité exemplaire" et Alexis Kohler "au premier chef".

>> Lire aussi : Les réformes du président Macron à l'épreuve des manifestations en France

"Aujourd'hui, on cherche à tout prix à chercher des problèmes quand il n'y en a pas", a de son côté réagi Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education.

Concernant les comptes de campagne, le parti d'opposition de droite Les Républicains (LR) a annoncé qu'il allait "saisir officiellement" la CNCCFP pour lui demander de "retirer" sa décision de validation des comptes afin de pouvoir les "réexaminer".

Ce parti présidé par Laurent Wauquiez considère que la Commission "n'a pas été en mesure d'exercer pleinement et valablement son contrôle du compte de campagne de M. Macron".

Le député du Rassemblement national (RN, ex-FN) Louis Aliot a dénoncé "une affaire Macron", parlant de "rupture de l'égalité entre les candidats".

Le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a nié toute "irrégularité" ou "anomalie". "Le paradoxe, c'est qu'on nous explique que nous aurions dû dépenser plus. Pour chaque facture, nous avons dû négocier les prix les plus bas possibles (...) parce qu'il s'agit en quelque sorte d'argent public", a-t-il ajouté.

Avec AFP

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