"La présidence de la République du Cameroun rejette (...) les propos surprenants du président de la République française", a écrit son secrétaire général, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans un communiqué.
Le président camerounais "est comptable de son action devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger, fut-ce un ami", a-t-il assuré, indiquant que pour accomplir sa mission, le chef de l'Etat camerounais "n'a pas besoin, pour ce faire, de pression extérieure".
Samedi, M. Macron avait promis à un activiste camerounais qui l'avait interpellé à Paris, en marge d'une visite au Salon de l'agriculture, de mettre "le maximum de pression" sur M. Biya pour que cessent "des violences au Cameroun qui sont intolérables".
Le 14 février peu avant l'aube, des hommes armés - 40 à 50 portant tous des uniformes de l'armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l'AFP - ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants.
Selon l'ONU, qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.
L'armée camerounaise qui évoque "cinq victimes" a assuré que le drame était le résultat d'un "malheureux accident", après l'explosion de plusieurs contenants de carburant au cours d'échanges de tirs entre forces de sécurité et rebelles sécessionnistes.
Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.
L'armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d'exactions contre des civils dans ces deux régions.