Les syndicats de la région de Gao ont appelé à un arrêt de travail de 48 heures mardi et mercredi pour protester contre "l'insécurité grandissante" et "l'inaction du gouvernement".
Dans la ville de Gao, l'administration, la gare routière, les marchés étaient fermés mardi matin. La circulation était très réduite, ont assuré à l'AFP des élus locaux et des habitants contactés par téléphone.
Les trois centrales syndicales signataires exigent "une riposte sécuritaire", "le rappel à l'ordre de certains agents des forces de sécurité qui s'adonnent à des dérives d'intimidation et de racket non justifiés" et "la fin de l'ingérence de certaines personnalités dans les dossiers judiciaires des délinquants mis aux arrêts".
Dans la ville d'Ansongo, à une centaine de kilomètres au sud, des organisations de la société civile avaient annoncé auparavant leur intention de mener des actions de désobéissance civile mardi et mercredi, telles que le refus de payer des taxes ou le blocage des voies d'accès à la ville. Elles étaient très suivies mardi matin, selon des habitants.
l'axe routier Gao-Ansogo est considéré comme "dangereux". Il y a une semaine, deux civils dont un enfant ont été tués dans une attaque menée par des hommes armés.
Interrogé par l'AFP sur ces journées de "désobéissance civile", un responsable du ministère malien de l'Administration territoriale n'a pas souhaité commenter, "pour le moment".
Selon l'ONU, la situation dans la région "s’est considérablement dégradée" depuis le début de l'année 2022, notamment à cause de la recrudescence des attaques terroristes et l'expansion du groupe Etat islamique.
Près de Gao, l'Etat a une très faible présence et la population, principalement des nomades vivant dans des campements éparpillés dans le désert, sont prises entre deux feux, victimes de massacres et de représailles parce que soupçonnées de pactiser avec l'ennemi, ou privées de moyens de subsistance. Une grande partie d'entre elle a trouvé refuge dans les villes de Gao et d'Ansongo dans l'espoir d'y trouver refuge.