Le 13 décembre, le département du Trésor américain avait sanctionné deux ressortissants libanais Nazem Said Ahmad et Saleh Assi propriétaires de plusieurs entreprises en RDC, accusés d'avoir financé, à hauteur de dizaines de millions de dollars, "les activités du groupe terroriste Hezbollah", selon un communiqué consulté par l'AFP.
"La Banque Centrale du Congo a écrit à l'Union congolaise des Banques pour que les avoirs de monsieur Saleh Assi et de toutes ses entreprises soient gelés, ainsi que le gel de toutes les transactions à partir de ses comptes", a déclaré Jolino Makelele, porte-parole du gouvernement congolais, après un conseil spécial des ministres présidé par le président félix Tshisekedi.
Cette mesure vise à "éviter les effets néfastes de ces mesures (américaines) sur l'économie et les populations (congolaises), a-t-il ajouté, indiquant qu'"il a été décidé la nomination d'un administrateur indépendant en attendant une solution pérenne, et ce, conformément aux prescrits de la décision du Département du Trésor Américain".
Le Conseil des ministres a également décidé "l'ouverture de nouveaux comptes" pour les entreprises appartenant à ce roi du pain de Kinshasa placées désormais sous la gestion d'une "nouvelle administration" nommée par l'État.
Ces mesures conservatoires ont pour objectif d'éviter des dysfonctionnements dans la fourniture du pain produit par la méga-boulangerie industrielle de M. Assi que plus de 10 millions d'habitants de Kinshasa et des provinces environnantes consomment au quotidien.
Fin mars 2018, M. Saleh Assi avait été entendu par la justice congolaise qui l'accusait d'avoir, sans autorisation et sans raison, augmenté le prix du pain, avec, selon les autorités, le risque de mettre en danger la stabilité du pays.