Les pays d'Afrique de l'Est avaient envoyé des troupes dans l'est de la RDC en novembre 2022 après la résurgence de la rébellion du M23, ("Mouvement du 23 mars"), groupe armé majoritairement tutsi qui avait été vaincu en 2013 mais a repris les armes en 2021.
Kenya, Ouganda, Burundi et Soudan du Sud avaient été invités par les autorités congolaises à déployer plusieurs milliers d'hommes pour libérer des espaces conquis par le M23.
Mais dans un communiqué publié à l'issue d'un sommet de l'EAC vendredi, l'organisation "a noté que la RDC ne renouvellera pas le mandat de la force régionale de l'EAC au-delà du 8 décembre 2023".
Les dirigeants des pays de l'EAC ont demandé aux chefs des forces de défense de l'EAC et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) de se réunir avant le 8 décembre "et de soumettre leurs recommandations sur la voie à suivre aux ministres de la Défense pour transmission au sommet pour examen".
- Force très critiquée -
L'avenir du déploiement des troupes régionales dans l'est de la RDC paraissait incertain après les critiques émises par le président congolais Félix Tshisekedi mais l'EAC avait décidé en septembre de maintenir les troupes sur le terrain jusqu'au mois prochain.
La force est-africaine est très critiquée par la RDC, où des élections générales se déroulent le 20 décembre, Kinshasa lui reprochant de ne pas contraindre les rebelles à déposer les armes.
De nombreux groupes armés et autres milices sévissent depuis des décennies dans l'est de la RDC, un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et 2000.
La rébellion du M23 a, elle, repris les armes en novembre 2021 dans la province du Nord-Kivu, où elle s'est emparée de vastes pans de territoire.
La RDC accuse le Rwanda voisin de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda, pays membre de l'EAC, dément. Les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, ainsi que des experts indépendants de l'ONU ont aussi conclu que le M23 était soutenu par Kigali.
- Monusco -
Selon les Nations unies, 450.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile au cours des six dernières semaines, et 200.000 d'entre elles n'ont pas accès à de l'aide humanitaire.
Quelque 7 millions de déplacés vivent en RDC, la plupart dans l'est du pays.
Parallèlement, la Mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC (Monusco), présente en RDC depuis 1999, a déclaré mercredi qu'elle avait signé avec le gouvernement un plan de retrait de ses troupes, sans donner plus de détails sur le calendrier.
Dans son communiqué, la mission de l'ONU parle d'un "retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable" du pays.
Environ 14.000 casques bleus sont déployés dans le pays, presque exclusivement dans l'est. Mais ces dernières années, l'impopularité de la mission n'a fait qu'augmenter, son personnel a été régulièrement attaqué, car perçu comme inefficace face à la violence des groupes armés.
Depuis le début de l'année, le gouvernement congolais martèle qu'il souhaite un départ "accéléré" de la Monusco.
La République démocratique du Congo a décidé de ne pas renouveler le mandat de la force régionale déployée dans l'est troublé du pays, a indiqué samedi la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC).
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