"Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands", a déclaré M. Erdogan devant la presse à Nairobi, au Kenya, où il effectue une visite, ajoutant qu'à son retour en Turquie une décision serait prise sur les "démarches" que fera son pays pour y riposter.
Peu auparavant, son Premier ministre Binali Yildirim avait annoncé à Ankara le rappel "pour des consultations" de l'ambassadeur turc à Berlin, Hüseyin Avni Karslioglu,en réaction au vote des députés allemands.
Quelques heures avant le vote, M. Yildirim avait adressé un dernier avertissement à Berlin, estimant que le scrutin représenterait "un véritable test de l'amitié" entre les deux pays, alliés au sein de l'Otan et qui ont d'importants intérêts commerciaux réciproques.
Le chef du gouvernement turc s'est gardé de menacer l'Allemagne de rétorsions politiques ou économiques, mais a tenu à rappeler que "3,5 millions de Turcs vivent en Allemagne et contribuent très activement à l'économie". "Nos amis allemands n'ont pas le droit de décevoir une telle communauté", a-t-il prévenu.
Le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a été le premier à condamner sur Twitter une "erreur historique" de la chambre basse du parlement allemand, le Bundestag.
"La reconnaissance par l'Allemagne de certaines allégations infondées et déformées constitue une erreur historique", a réagi M. Kurtulmus, ajoutant que, "pour la Turquie, cette résolution est nulle et non avenue".
M. Kurtulmus, qui est aussi vice-Premier ministre, a en outre estimé que l'adoption du texte n'était "pas digne des relations d'amitié" établies entre les deux pays, assurant que la Turquie y répondrait de manière adéquate, sans autres précisions.
La Turquie qui nie catégoriquement qu'il y ait eu un génocide aux dernières années de l'empire ottoman devait aussi dans la foulée convoquer le chargé d'affaires allemand au ministère des Affaires étrangères pour lui faire part de son mécontentement, a-t-on déclaré de sources diplomatiques.
Le texte intitulé "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" a été voté à la quasi-unanimité des membres du Bundestag présents (une voix contre et une abstention) à la mi-journée.
Avec AFP