Embourbée dans son offensive en Ukraine, la Russie semble en perte d'influence dans cette région où elle joue traditionnellement un rôle de médiateur et qui rassemble trois ex-républiques soviétiques: Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan.
"Nous voyons parfaitement les objectifs de l'Occident dans le Caucase du Sud, il ne les cache pas et il le dit, c'est de séparer la Russie" de la région, a déclaré lundi Sergueï Lavrov, tout en l'accusant d'essayer de "saper l'architecture sécuritaire" dans cette partie du monde.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à Moscou avec son homologue arménien, Ararat Mirzoïan, Sergueï Lavrov a également reproché à Bruxelles et à Washington de vouloir "imposer leur mainmise" sur les négociations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Ces deux pays se déchirent depuis l'effondrement de l'URSS pour le contrôle de la région séparatiste à majorité arménienne du Nagorny Karabakh. Après une première guerre gagnée par l'Arménie au début des années 1990, l'Azerbaïdjan a pris sa revanche en 2020 en parvenant à reconquerir une grande partie du Nagorny Karabakh lors d'un deuxième conflit. Mais les tensions restent vives.
Ces derniers mois, les Etats-Unis et l'Union européenne ont organisé plusieurs cycles de négociations de paix entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev. Le 20 février, l'UE a également déployé une mission d'observation à la frontière officielle entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, théâtre d'affrontements armés en septembre.
Depuis décembre, les autorités arméniennes accusent également l'Azerbaïdjan de créer une "crise humanitaire" en bloquant l'unique route entre le Nagorny Karabakh et l'Arménie, ce que Bakou dément. Dans ce dossier, Erevan critique également les soldats de maintien de la paix russes déployés au Nagorny Karabakh, en les accusant d'inaction.