Le gendarme de l'internet russe Roskomnadzor a imposé mi-mars un ralentissement au réseau social Twitter, accusé d'avoir laissé en ligne des contenus incitant "des mineurs à se suicider", d'autres contenant "de la pédopornographie" et des informations sur "l'usage de drogues".
Roskomnadzor avait donné un mois à Twitter pour effacer ces contenus, sous peine d'un potentiel blocage complet en Russie. En avril, l'ultimatum avait été prolongé jusqu'à mi-mai.
Dans un communiqué publié lundi, l'agence a affirmé avoir décidé pour l'heure de ne pas bloquer Twitter après avoir mené un audit montrant que la société américaine avait supprimé plus de 90% des "informations interdites".
Le ralentissement du réseau social a toutefois été maintenu sur les appareils mobiles, a indiqué Roskomnadzor.
Ce dernier a souligné que Twitter avait "exprimé sa volonté et son intérêt pour construire un dialogue constructif" et fait des "efforts" pour se conformer à la loi russe.
"Cela étant, la levée complète des restrictions imposées à Twitter nécessite la suppression de tous les contenus illégaux identifiés", a ajouté le gendarme russe, sans préciser si le ralentissement du service prendrait fin.
Par ailleurs, Roskomnadzor a indiqué avoir identifié des contenus illégaux "sur d'autres sites dont Facebook et YouTube" et ajouté que "si ces plateformes ne prennent pas les mesures appropriées" des sanctions similaires à celles de Twitter pourraient leur être appliquées.
En Russie, la multiplication des mesures contre plusieurs réseaux sociaux suscitent l'inquiétude dans les rangs des critiques du pouvoir, qui y voient une énième tentative d'étouffer la liberté d'expression et l'opposition.
En avril, Twitter puis TikTok ont été condamnés à des amendes plus lourdes que d'habitude, de 8,9 million de roubles (99.000 euros) et 2,6 millions (29.000 euros), pour n'avoir pas supprimé des appels "incitant des mineurs" à manifester en soutien à l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.