"Mon souci premier c'est la sécurité. C'est moi qui jauge le degré de la sécurité", a déclaré le ministre joint par téléphone par l'AFP.
"Quand ils (les manifestants) se trouvent pour marcher, ils ne savent même pas qui est dans leur milieu, des badauds, des terroristes, des voyous peuvent être dans la marche", a ajouté M. Bachir.
Récemment, un regroupement de représentants la société civile tchadienne avait décidé de ne plus accepter les "interdictions systématiques" de "marche pacifique" et promis d'organiser prochainement une "manifestation citoyenne".
"Nous avons décidé de ne plus accepter les interdictions systématiques de nos préavis de marche pacifique", avait déclaré mercredi Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l'homme (CTDDH).
Selon le ministre, certains membres de la société civile "déposent la demande (de manifester) un jour avant, et pas cinq jours avant comme l'exige la loi".
"Nous avons des procédures par rapport aux manifestations. Il y a beaucoup de paramètres qui nous obligent par moments à interdire les manifestations", a assuré Ahmat Bachir.
"Il y a plusieurs manières de manifester et de passer son message au gouvernement", a-t-il également souligné: "opter pour la rue est un mutisme aveugle. Si les conditions de sécurité ne sont pas remplies ça ne marche pas".
Les membres de la coalition des Organisations de la société civile (OSC) envisagent d'organiser dans un bref délai une manifestation citoyenne contre les mesures anti-sociales prise par le gouvernement pour juguler la crise économique.
Dans un rapport sorti mi-septembre, Amnesty international avait dénoncé l'accentuation de la répression au Tchad, dénombrant 65 associations interdites de manifester en deux ans et plus de 10 sites internet bloqués en 2016.
Le Tchad, ex-colonie française dirigé depuis 1990 par Idriss Déby Itno arrivé au pouvoir avec l'appui de la France, a connu plusieurs guerres civiles et coups d'Etats depuis son indépendance en 1960 ainsi qu'un attentat de la secte islamiste Boko Haram en plein coeur de la capitale en 2015.
Aujourd'hui, N'Djamena s'inquiète des rébellions qui s'agitent à nouveau aux frontières du Tchad où, depuis plusieurs mois, des groupes politico-militaires au sud de la Libye et à l'ouest du Soudan tentent de se fédérer pour renverser le président Idriss Déby Itno.
Avec AFP