Dans une lettre envoyée vendredi à la Fédération tunisienne (FTH), la sélection émiratie a expliqué son forfait par "des raisons techniques", évoquant l'absence de dix joueurs et la blessures de quatre autres, et assuré "qu'il n'y avait aucun lien avec les affaires politiques", a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la FTH, Amir Saadi.
Les deux pays sont en froid depuis quelques jours à la suite de l'interdiction faite à des Tunisiennes d'embarquer sur des vols de la compagnie aérienne Emirates à destination des Emirats arabes unis pour des "questions de sécurité", mesure prise sans concertation avec Tunis.
En réaction, Tunis avait suspendu dimanche les liaisons quotidiennes d'Emirates avec la Tunisie, qui n'ont pas été rétablies.
Dans ce contexte, la Fédération tunisienne avait désigné des femmes pour arbitrer le match amical prévu vendredi entre les sélections tunisienne et émiratie, a indiqué à l'AFP M. Saadi.
Mais l'équipe des Emirats, qui était en Tunisie depuis le 21 décembre, a mis fin à son stage plus tôt que prévu et renoncé à deux matches amicaux, celui de vendredi et un autre prévu samedi.
L'interdiction des voyageuses tunisiennes enflamme toujours médias et réseaux sociaux tunisiens, qui dénoncent une mesure "discriminatoire" et "humiliante".
Une source à la présidence de la République a indiqué à l'AFP que des discussions étaient en cours à haut niveau entre les deux pays pour trouver une solution.
Le ministre tunisien du Transport Radhouane Ayara avait indiqué jeudi sur les ondes de la radio privée Shems FM que les discussions "n'avaient pas avancé" et que la Tunisie "n'avait pas reçu de la compagnie aérienne (Emirates) une promesse claire" d'annuler sa décision.
Cette crise met en évidence la détérioration des relations entre les Emirats et les autorités tunisiennes, liée notamment, selon le politologue Hamza Meddeb, à la neutralité observée par Tunis dans la crise actuelle entre le Qatar et ses voisins du Golfe.
En outre, les Emirats, hostiles aux partis politiques islamistes comme Ennahdha en Tunisie, "veulent mettre la pression" sur le parti au pouvoir Nidaa Tounès pour décourager toute nouvelle alliance avec les islamistes à l'approche des élections, selon M. Meddeb.
Avec AFP