Plus de 50 Burundais qui se rendaient en Serbie ont été refoulés en transit au Qatar et en Turquie après que le gouvernement serbe a décidé de mettre fin partiellement à son accord d'entrée sans visa avec ce pays d'Afrique centrale.
En effet, le gouvernement serbe a déclaré que la décision de mettre fin à l'accord signé avec le Burundi au début de l'année 2020, était dû à des raisons de sécurité ainsi qu'au contrôle d'un afflux important de demandeurs d'asile burundais (des réfugiés notamment) qui utilisaient les facilités offertes par cet accord comme une porte d'entrée vers les pays européens.
La suspension de l'accord ne s'applique pas aux Burundais titulaires de passeports diplomatiques ou officiels. Seuls les détenteurs de passeports ordinaires devront désormais obtenir un visa avant de se rendre en Serbie.
Côté burundais, le gouvernement dit comprendre les motivations de leurs homologues serbes.
"La mise en œuvre de tels accords se fait généralement en fonction du niveau des relations bilatérales et de la confiance entre les pays signataires. L'accord comprend généralement une phrase qui stipule qu'en cas de problèmes de sécurité, de protection de la vie des citoyens ou pour toute autre raison, un pays peut prendre des mesures pour limiter le nombre des personnes qui entrent sur son territoire", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sonia Ines Niyubahwe.
Les compagnies aériennes opérant au Burundi ont déjà été informées des développements. Elles avertissent désormais les voyageurs que les règles ont changé pour les vols à destination de Serbie.
Depuis le début de cette année, plus de 20 000 ressortissants burundais ont utilisé l'accord bilatéral comme base pour voyager vers la Serbie pour ensuite se diriger vers d'autres pays européens tels que la Belgique, la Suisse, l'Italie, où ils vont demander l'asile. Selon le journal belge La Libre, le nombre de demandeurs d'asile burundais a été multiplié par 8 au cours des trois derniers mois. Jusqu'à 90 % d'entre eux ont utilisé la Serbie comme route.
L'Union européenne s'est plainte à plusieurs reprises à la Serbie, qui est l'un des sept pays candidats actuels à l'entrée au sein de l'UE.
Article de Geoffrey Mutagoma et Pierre Claver Niyonkuru. Traduit de l'anglais par VOA Afrique.