Comme les habitants de la ville, la société civile a fait le constat qu’un climat délétère y règne et que la peur et la méfiance sont palpables de chaque côté de la barrière depuis la fin de crise post-électorale en avril 2011.
Selon Doumbia Soumaïla, coordonnateur général de la campagne, la plateforme se donne pour objectif de faire renaître la complicité et la franche collaboration entre populations civiles et forces de l’ordre.
Dans les rues de Bouaké, il n’est pas rare d’assister au quotidien à des scènes de chaudes disputes entre policiers et civils.
La plateforme de la société civile pour la paix et la démocratie mise sur le cadre d’échange et de concertation entre les autorités administratives, militaires, coutumières et religieuses, la plateforme de la société civile, afin de sensibiliser les civils.
Nous agissons comme "un interface entre les populations et les forces de l’ordre ", explique M. Soumaïla.
"Quand il y a des actions à mener en terme de sensibilisation, nous organisons des rencontres avec les leaders communautaires pour plancher sur les différentes questions et mieux orienter les sensibilisations ", souligne-t-il également.
Des résultats probants sont visibles sur le terrain, nous dit M. Soumaïla en exhortant les populations au respect de l’autorité.
La tâche n’est pas certes aisée, mais aujourd’hui la confiance renaît peu à peu.
"Populations (civiles) et forces de l’ordre ne se regardent plus en chien de faïence… les populations sont orientées vers les policiers afin de porter plainte lorsqu’ils ont des problèmes," précise-t-il.
Les actions menées par la plateforme ont contribué à apaisé les tensions existantes, déclare Drissa, un revendeur d’accessoires de téléphone portable.
M. Drissa affirme ne pas avoir de problèmes avec les forces de l’ordre. Car, poursuit-il," quand elles viennent pour leurs achats, elles ne nous forcent pas à donner nos marchandises en brandissant la force".
Contrairement à Drissa, Koné Abdoulaye, jeune en quête d’emploi, estime qu’il en faut bien plus pour briser la barrière de la méfiance entre les forces de l’ordre et la population civile. Lui ne voit pas trop cette collaboration entre la population et les forces de l’ordre. "Pour le moment, chacun reste sur ses gardes, " confie M. Abdoulaye.
Bouaké a été profondément marquée par la décennie de crise militaro-politique qu’a connue la Côte d’Ivoire, détériorant la confiance entre civils et hommes en tenue.
Reportage de Siriki Barro à Bouaké pour VOA Afrique