Lundi, le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé l'arrestation d'une quinzaine de candidats à l'exil, en précisant que neuf d'entre eux étaient considérés par la police comme 'salafistes', c'est-à-dire adeptes d'un islam intégriste.
Dans un tweet mardi, le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, faisant état de l'arrestation de neuf "EXTREMISTES ISLAMISTES" tentant de se rendre en Italie, a commenté: "Voilà pour ceux qui disent 'les terroristes n'arrivent pas sur les bateaux'".
M. Salvini, également chef de file de l'extrême droite, avait au printemps qualifié de "délinquants" les migrants tunisiens ralliant illégalement l'Italie.
Réagissant au tweet du ministre italien, le porte-parole de la Garde nationale tunisienne Houssem Jebabli a affirmé dans un entretien à la radio privée Mosaïque qu'"il n'y avait pas de projet terroriste contre l'Italie dans cette tentative de migration clandestine".
"Ils voulaient fuir la Tunisie à la recherche d'une vie meilleure, comme les autres migrants", a précisé M. Jebabli à l'AFP, ajoutant qu'il s'agissait d'hommes de 28 à 42 ans, dont aucun n'était soupçonné de lien avec des groupes terroristes.
Un nombre croissant de Tunisiens en quête d'emploi et de perspectives d'avenir tentent de traverser la Méditerranée clandestinement en direction de l'Italie. Au premier semestre 2018, 2.659 candidats à la traversée clandestine ont été arrêtés, a indiqué M. Jebabli, contre 564 sur la même période l'année précédente.
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Cela a entraîné plusieurs naufrages meurtriers ces derniers mois - le dernier en date, le 3 juin, avait fait 87 morts.
Le ministère de l'Intérieur a en revanche annoncé mardi l'arrestation la semaine dernière à Sousse (centre) de deux jeunes soupçonnés d'avoir suivi des formations par internet auprès de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) en Libye et en Syrie, pour fabriquer des explosifs et mener une attaque au couteau, dans la perspective d'un attentat en Tunisie.
Avec AFP