En janvier 2014, la nouvelle Constitution a inscrit l'égalité entre hommes et femmes et introduit un objectif de parité dans les assemblées élues. Mais il subsiste une inégalité face à l'héritage.
- "Fête de la femme" -
Le Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956 par le premier président Habib Bourguiba, cinq mois après l'indépendance, accorde aux Tunisiennes des droits sans précédent. Il abolit la polygamie, interdit la répudiation, institue le divorce judiciaire et fixe l'âge minimum du mariage à 17 ans pour la femme, "sous réserve de son consentement".
Il ouvre également la voie à l'instruction, à la liberté de choix du conjoint et au mariage civil. Les Tunisiennes vont aussi bénéficier très tôt de la planification des naissances avec droit à l'interruption volontaire de grossesse.
Le successeur de Bourguiba, Zine El Abidine Ben Ali, applique une démarche volontariste pour la participation des femmes à la vie politique.
La "Fête de la femme", jour férié en Tunisie, célèbre tous les 13 août la promulgation du CSP.
- Parité -
En avril 2011, trois mois après la chute de Ben Ali, la Haute commission chargée de préparer les élections de l'Assemblée constituante opte pour un scrutin de listes qui respecteront la parité. Ce choix rassure ceux qui commençaient à craindre un recul des droits des femmes sous la pression des mouvements islamistes.
Mais les femmes ne seront que 7% à mener des listes pour le scrutin d'octobre.
La nouvelle Constitution de 2014 introduit un objectif de parité dans les assemblées élues. Elle stipule que "les citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs et sont égaux devant la loi sans discrimination".
En juillet 2017, le Parlement vote une loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Elle reconnaît, en plus des violences physiques, les violences morales, sexuelles et celles relevant de l'exploitation économique. La loi est entrée en vigueur en février 2018.
En septembre 2017, l'interdiction du mariage des femmes avec des non-musulmans avait été abolie.
- Le tabou de l'héritage -
Dans la législation tunisienne, les femmes n'héritent généralement que de la moitié de ce qui revient aux hommes, comme le prévoit le Coran.
Le président Béji Caïd Essebsi a lancé en août 2017 un débat sur cette question sensible.
"Nous avons une Constitution (stipulant) que l'Etat est civil, mais tout le monde sait que notre peuple est musulman (...) et nous ne voulons pas aller dans des réformes qui choqueraient le peuple tunisien (...) Mais il faut que nous disions que nous allons vers l'égalité (...) dans tous les domaines. Et toute la question réside dans l'héritage", avait-il déclaré.
En mars 2018, plus d'un millier de Tunisiens, en majorité des femmes, ont défilé à Tunis pour réclamer l'égalité dans l'héritage, scandant: c'est "un droit, pas une faveur".
Avec AFP