La croissance devrait se situer entre 2,2 et 2,3% sur l'ensemble de 2017, un résultat "satisfaisant" au regard des précédentes années mais qui reste "insuffisant" pour assurer la relance de l'économie, a estimé M. Chahed lors d'une séance plénière.
Ce taux marque en effet un retour au niveau de 2014, soit avant la série d'attaques jihadistes qui avait gravement affecté le secteur du tourisme et par ricochet l'économie dans son ensemble.
La croissance était ensuite tombée à +0,8% en 2015 et +1% en 2016, la Tunisie s'enfonçant dans le marasme économique et social loin des espoirs nés de sa révolution.
L'objectif est d'atteindre d'ici 2020 les 5% de croissance, ainsi qu'un déficit budgétaire ne dépassant pas 3% du PIB et un endettement inférieur ou égal à 70% a ajouté Youssef Chahed.
Présentant le projet de loi de finances 2018, Youssef Chahed a par ailleurs répondu aux critiques en assurant que ce texte était "basé sur le principe de justice fiscale".
Des mesures ont été prises pour lutter contre l'évasion et la fraude financières et fiscales, a-t-il ajouté.
Le projet prévoit également la création d'une "contribution sociale solidaire" imposée aux salariés afin de renflouer les caisses de sécurité sociale.
"Nous n'allons pas compter sur la politique consistant à plaire à tout le monde parce que celui qui veut plaire à tous ne fera rien à la fin", a averti M. Chahed.
Ce projet de budget inquiète l'opinion et a été très critiqué par certains syndicats et économistes qui lui reprochent d'alourdir le fardeau fiscal des salariés.
Le député Ammar Amroussia, du Front populaire (FP), a critiqué "un budget qui ne contient ni développement réel" ni "justice fiscale".
Le texte prévoit notamment une surtaxe sur les boissons alcoolisées ou les produits de beauté. En outre, le taux général de la TVA devrait être relevé et passer selon les produits de 6% à 7%, ou de 18 à 19%.
Des mesures visant la promotion de l'investissement et la préservation du pouvoir d'achat sont aussi prévues, selon Youssef Chahed.
Avec AFP