Les Turcs se sont rendus aux urnes dimanche pour décider du sort du président Tayyip Erdogan qui espère entamer une troisième décennie à la tête du pays.
Le vote va déterminer non seulement qui dirigera la Turquie, pays membre de l'OTAN avec 85 millions d'habitants, mais aussi où se dirige son économie en proie à une crise profonde liée au coût de la vie.
Les sondages d'opinion donnent une légère avance au principal challenger d'Erdogan, Kemal Kilicdaroglu, qui dirige une alliance à six partis. Vendredi, deux sondages le montrant au-dessus du seuil de 50% nécessaire pour l'emporter. Si aucun des candidats n'obtient plus de 50% des voix, un second tour aura lieu le 28 mai.
M. Erdogan, 69 ans et vétéran d'une douzaine de victoires électorales, dit qu'il respecte la démocratie et nie être un dictateur.
Les électeurs ailleurs dans le pays ont également exprimé leurs opinions pour et contre Erdogan, une figure polarisante qui espère prolonger son mandat en tant que dirigeant le plus ancien depuis la création de la Turquie moderne il y a 100 ans.
L'élection a lieu trois mois après les tremblements de terre dans le sud-est de la Turquie qui ont tué plus de 50 000 personnes. Beaucoup dans les provinces touchées ont exprimé leur colère face à la lenteur de la réponse initiale du gouvernement, mais il y a peu de preuves que la question a changé la façon dont les gens voteront.
M. Erdogan, votant à Istanbul, a serré la main des responsables électoraux et s'est entretenu avec un journaliste de télévision dans le bureau de vote.
"Nous prions le Seigneur pour un avenir meilleur pour notre pays, notre nation et la démocratie turque", a-t-il déclaré.
L'opposant Kilicdaroglu, 74 ans, souriant, a voté à Ankara et est sorti sous les applaudissements de la foule qui attendait.
Le vote parlementaire est une course serrée entre l'Alliance du Peuple comprenant le Parti AKP d'Erdogan aux racines islamistes (AKP) et le nationaliste MHP et d'autres, et l'Alliance de la Nation de Kilicdaroglu formée de six partis d'opposition, dont son Parti républicain laïc du Peuple (CHP), créé par le fondateur de la Turquie Mustafa Kemal Atatürk.
Les électeurs kurdes, qui représentent 15 à 20% de l'électorat, joueront un rôle vital, l'Alliance nationale n'atteignant probablement pas à elle seule une majorité parlementaire.
Le Parti démocratique des peuples (HDP) pro-kurde ne fait pas partie de la principale alliance d'opposition mais s'oppose farouchement à Erdogan après une répression de ses membres ces dernières années. Le HDP a déclaré son soutien à Kilicdaroglu pour la présidence.