Les fragiles gouvernements et institutions somaliennes, dont l'armée nationale, sont soutenues à bout de bras par la communauté internationale, avec notamment le déploiement des 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), et l'appui de puissances comme les Etats-Unis.
Le retrait progressif de l'Amisom est prévu à partir d'octobre 2018, alors que de nombreux doutes subsistent sur la capacité de l'armée somalienne à faire face, seule, aux islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda. En attendant, la formation de l'armée somalienne est principalement assurée par des puissances étrangères, dont les Etats-Unis, le Kenya, la Grande-Bretagne ou les Emirats arabes unis.
La base turque inaugurée samedi notamment en présence du Premier ministre somalien, Hassan Ali Khaire, et du chef de l'état-major turc, le général Hulusi Akar, va donc renforcer la capacité d'entraînement de l'armée dans ce pays souvent cité comme exemple d'Etat défaillant. Environ 200 soldats et formateurs turcs y seront stationnés.
"Cette académie est différente parce que les Turcs vont non seulement entraîner les troupes, mais aussi les équiper, ce afin qu'elles ne soient pas perdues une fois l'entraînement terminé", a déclaré le général somalien Ahmed Mohamed Jimale, lors de la cérémonie d'inauguration.
Quelque 1.500 soldats somaliens pourront être formés en même temps dans cette base, située à proximité de l'aéroport de la capitale Mogadiscio, ce qui en fait le plus important centre d'entraînement militaire étranger du pays.
"Nous voulons remercier le peuple et le gouvernement turcs pour leur soutien à notre pays, cette académie est ouverte à un moment où nous en avons cruellement besoin", a déclaré le Premier ministre somalien lors de la cérémonie. "Elle nous aidera dans nos efforts de lutte contre le terrorisme".
La Turquie déploie d'importants efforts ces dernières années pour renforcer sa présence économique et diplomatique en Afrique. En 2015 et 2016, la Somalie avait été un des nombreux pays du continent où le président turc Recep Tayyip Erdogan avait effectué des visites officielles.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien. Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale ou contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.
Avec AFP