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L'opposant Biti libéré sous caution au Zimbabwe


Tendai Biti, lors d'une conférence de presse à Harare le mercredi 18 février 2009. (Photo AP)
Tendai Biti, lors d'une conférence de presse à Harare le mercredi 18 février 2009. (Photo AP)

Figure de l'opposition zimbabwéenne, Tendai Biti, qui avait été expulsé par les autorités zambiennes après une médiatique demande d'asile politique, a finalement bénéficié d'une libération sous caution par la justice de son pays.

Son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), s'apprête à déposer vendredi un recours contre les résultats de la présidentielle du 30 juillet, remportée au premier tour par le sortant Emmerson Mnangagwa.

"La lutte continue", a lancé Biti après des heures d'incertitude sur son sort en arrivant au palais de justice de Harare, menottes aux poignets et encadré par un important dispositif policier.

La veille, il avait traversé dans la confusion la frontière zambienne à pied.

Avant même une décision de la justice zambienne saisie sur le dossier, Lusaka lui a refusé l'asile jeudi avant de le "remettre aux autorités zimbabwéennes" créant une vague de désapprobation et d'inquiétude chez les opposants zimbabwéens comme chez les observateurs, aux Nations unies ou dans les chancelleries occidentales.

Jeudi en fin d'après-midi, M. Biti, 52 ans, ancien ministre des Finances du gouvernement d'union nationale (2009-2013), a été présenté à la justice zimbabwéenne qui l'a accusé de "proclamation illégale de résultats électoraux" et "violence sur la voie publique".

Elle lui a accordé une libération sous caution (5.000 dollars), assortie d'une interdiction de participer à des "débats politiques ou des conférences de presse" et d'une obligation de se présenter deux fois par jour à la police.

Avant la proclamation des résultats par la commission électorale, M. Biti avait notamment annoncé que Nelson Chamisa avait remporté l'élection, tout en défiant la commission d'annoncer un résultat différent.

>> Lire aussi : Un leader de l'opposition zimbabwéenne arrêté à la frontière zambienne

La répression des manifestations du 1er août contestant l'annonce de la victoire de Mnangagwa a fait au moins six morts et des dizaines de blessés.

Le MDC devrait présenter vendredi son recours contre les résultats de la présidentielle, la première depuis la mise à l'écart du leader historique Robert Mugabe. Le scrutin a été remporté par Mnangagwa (50,8%) devant le leader du MDC Nelson Chamisa (44,3%). La Cour constitutionnelle aura ensuite 14 jours pour trancher.

L'ambassadeur américain Brian Nichols qui était présent au Palais de justice de Harare a souligné que "la communauté internationale suivait de près le dossier de M. Biti", alors que dans l'après-midi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR) s'était déclaré "inquiet" du sort de l'ancien ministre. "Le refoulement ou le retour forcé de réfugiés et de chercheurs d'asile vers leur pays d'origine est une violation sérieuse des lois internationales", avait souligné le HCR.

Les chefs de mission diplomatiques de l'Union européenne, des Etats-Unis, Canada et Australie avaient demandé au gouvernement zimbabwéen de "garantir son intégrité physique et sa sécurité" et de "s'assurer que ses droits soient respectés".

La Zambie avait justifié sa position d'expulser M. Biti: "L'asile lui a été refusé parce qu'il n'y a pas un effondrement de l'Etat de droit dans son pays", selon Dora Siliya, porte-parole du gouvernement zambien.

>> Lire aussi : L'opposition va contester en justice les résultats de la présidentielle au Zimbabwe

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le poids-lourd régional, était jeudi à Lusaka pour s'entretenir avec le président Edgar Lungu. Il "fera aussi une escale au Zimbabwe pour s'entretenir avec le président-élu Emmerson Mnangagwa", a ajouté la présidence sud-africaine sur son compte twitter sans donner de précision sur les horaires ni la date de cette escale, qui s'inscrit dans une tournée qui le verra passer aussi par la République démocratique du Congo.

Avec AFP

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