Devant le Conseil de sécurité, il a souligné que le plan d'aide de l'ONU au Nigeria pour 2016 (279,3 millions de dollars) n'était financé qu'à 28% pour l'instant. Les programmes de secours prévus pour les autres Etats de la région du lac Tchad (Niger, Cameroun, Tchad), d'un montant similaire, sont eux aussi sous-financés par rapport à "l'ampleur énorme des besoins".
M. O'Brien a "exhorté de nouveau les pays membres à augmenter rapidement leurs contributions".
Cette région, déjà très pauvre et fragile, est soumise aux attaques régulières du groupe extrémiste Boko Haram qui ont provoqué le déplacement de 2,8 millions de personnes.
Neuf millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire dans cette région, dont sept millions pour le seul Nigeria, a rappelé M. O'Brien.
Les exactions de Boko Haram constituent désormais "une catastrophe humanitaire, au moins autant et même davantage qu'une priorité en matière de sécurité".
La crise est particulièrement aigüe dans l'Etat nigérian de Borno où 244.000 enfants souffrent déjà de malnutrition sévère selon l'Unicef. "Un sur cinq risquent d'en mourir cette année s'ils ne sont pas soignés", a-t-il souligné.
"Il n'y a pas de temps à perdre", a affirmé M. O'Brien, qui a visité la région en mai dernier. "Nous devons d'urgence concentrer davantage l'attention de la communauté internationale sur cette crise négligée".
"Si nous n'agissons pas maintenant, la souffrance des populations deviendra plus extrême encore", a-t-il averti.
Il a dit que l'ONU s'efforce de "renforcer la capacité d'action sur le terrain" en déployant du personnel supplémentaire et en mobilisant les ressources disponibles en coordination avec les ONG internationales.
Médecins sans frontières (MSF) a demandé mercredi à l'ONU de relever à son maximum le niveau d'urgence humanitaire dans le nord-est du Nigeria, où plus de 500.000 personnes vivent dans une situation sanitaire catastrophique.
Lors d'un point de presse à Genève, le directeur général de MSF Suisse, Bruno Jochum, a estimé que les Nations unies devaient considérer la situation dans le nord-est du Nigeria "comme une urgence maximale", comme c'est le cas pour la Syrie, l'Irak et le Yémen actuellement.
"En termes de situation médicale, nous sommes confrontés actuellement à la pire des situations dans le monde", a-t-il averti.
Avec AFP