"Une restructuration de la dette (...) est selon nous nécessaire dans le cas de la Grèce afin qu'elle ait une dette viable", a déclaré la patronne du Fonds monétaire international lors d'une conférence à Washington, prenant ainsi le contre-pied des Européens qui rejettent une telle option pour le moment.
Athènes, qui réclame un allègement de sa faramineuse dette, a promis mercredi de présenter un nouveau programme de réformes "crédibles", répondant à l'ultimatum lancé par des dirigeants européens.
Sans s'exprimer directement sur ces propositions, Mme Lagarde a évoqué des "développements importants" et a martelé que la Grèce faisait face à une "crise aigüe qui doit être réglée".
Selon le FMI, la Grèce aura besoin d'au moins 50 milliards d'euros d'aide sur les trois prochaines années, dont 36 milliards d'argent frais européen, et d'un allègement de dette.
"Les chiffres devront sans doute être révisés", a d'ailleurs prévenu Mme Lagarde, pour qui un allègement de dette constitue le second "pilier" du plan d'aide à la Grèce, aux côtés du volet de la consolidation budgétaire et des réformes.
Mais les Européens, premiers contributeurs du plan d'aide, ne veulent pas entendre parler d'un allègement de dette tant qu'Athènes n'aura pas accepté des mesures d'économie en discussion depuis cinq mois.
Malgré le fait que la Grèce ait fait défaut sur sa dette vis-à-vis de l'institution le 30 juin, Mme Lagarde a également assuré que le FMI restait "engagé" dans ce dossier.
"Nous restons pleinement engagés afin de trouver une solution", a-t-elle affirmé.
La dirigeante a toutefois assuré que la Grèce, qui n'a plus accès aux ressources du FMI tant qu'elle n'aura pas soldé ses arriérés de paiement, ne devait bénéficier d'aucun "traitement de faveur".
"Quand le FMI est engagé, il est de mon avis que le FMI doit respecter ses règles et doit être tout le temps équitable", a déclaré Mme Lagarde.
La dirigeante a également justifié la participation de son institution aux plans d'aide grecs à l'heure où le FMI est violemment critiqué à Athènes.
"J'ai entendu des voix ici et là en France pour dire +mais qu'est-ce que fait le FMI dans cette histoire? Ça aurait dû être réglé entre Européens+. (...) A l'époque comme ministre des Finances j'avais d'ailleurs soutenu ce point de vue", a-t-elle déclaré à des médias français en marge de la conférence.
Mme Lagarde a toutefois assuré que le Fonds s'est finalement engagé auprès des Grecs car le pays "lui a demandé d'intervenir".
Avec AFP