WASHINGTON/PEKIN, 17 avril (Reuters) - Les États-Unis et le Japon veulent que la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD) s'associent avec la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) dans le cadre de crédits syndiqués, afin d'établir des normes fortes pour cette nouvelle banque lancée par la Chine.
Washington et Tokyo sont respectivement des membres éminents de la Banque mondiale et la BAD et les deux pays ont émis des doutes sur la gouvernance et la transparence de l'AIIB, notamment sur ses conditions de prêt.
Le ministre japonais des Finances Taro Aso a déclaré vendredi que lui et le secrétaire au Trésor américain Jack Lew avaient accepté, lors d'une réunion à Washington, que les prêts syndiqués impliquant l'AIIB et des banques régionales reconnues aideraient à répondre aux normes mondiales, notamment sur la gouvernance et la viabilité de la dette "Nous avons convenu que la manière d'aider l'AIIB à atteindre ces normes serait pour elle de se joindre aux prêts syndiqués avec des institutions qui répondent déjà à des normes élevées telles que la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement", a-t-il dit à la presse.
La Chine ne prévoit pas par ailleurs de recourir à l'AIIB ou aux fonds du Silk Road pour financer la construction du corridor économique Chine-Pakistan de 46 milliards de dollars (42,61 milliards d'euros), a dit vendredi un diplomate de haut rang.
Le voyage prévu la semaine prochaine du président chinois Xi Jinping au Pakistan portera sur ce corridor, un réseau planifié de routes, de chemins de fer et de projets énergétiques reliant le port en eau profonde de Gwadar au Pakistan sur la mer d'Arabie avec la région du Xinjiang à l'extrême ouest de la Chine.
Ce projet raccourcirait l'itinéraire pour les importations d'énergie de la Chine, en contournant les détroits de Malacca entre la Malaisie et l'Indonésie, un goulot d'étranglement en temps de guerre. "Plusieurs éléments différents seront utilisés pour le financement de ces projets. Les deux parties vont renforcer la coopération, pour apporter un soutien commun au financement," a déclaré Liu Jianchao, le ministre délégué des Affaires étrangères chinois, lors d'une conférence de presse.
"Quant à savoir si l'AIIB ou le fonds Silk Road sera utilisé, à l'heure actuelle ces (projets) sont en cours d'étude, ou sont en cours de planification. Donc pour le moment, nous n'envisageons pas l'utilisation de ces mécanismes ou des plates-formes ou des organismes financiers pour fournir un financement", a-t-il ajouté.