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Seize opposants libérés et assignés à résidence en Angola


Le rappeur Luaty Beirão, deuxième à droite sur la deuxième rangée, est assis au milieu d'autres opposants et activistes lors de leur procès au tribunal de Luanda, Angola, 16 novembre 2016.
Le rappeur Luaty Beirão, deuxième à droite sur la deuxième rangée, est assis au milieu d'autres opposants et activistes lors de leur procès au tribunal de Luanda, Angola, 16 novembre 2016.

Le tribunal suprême de Luanda a décidé mercredi "la libération conditionnelle des 17 requérants qui vont être assignés à résidence qui prend effet à compter de ce jour", selon le jugement rendu public. Seul l'un d'entre eux restait encore en prison mercredi car purgeant une peine de quatre mois pour avoir offensé le tribunal au cours de son procès.

Seize opposants au président angolais Jose Eduardo dos Santos, condamnés à la prison en mars, ont été libérés mercredi pour être assignés à résidence, après une décision de justice saluée par les défenseurs des droits de l'homme.

"On a condamné des innocents! Justice a été rendue! La lutte continue!", ont chanté les opposants à leur sortie de prison, mercredi soir, a constaté un journaliste de l'AFP.

Fin mars, 17 opposants angolais, dont le rappeur Luaty Beirao qui possède la double nationalité portugaise et angolaise, avaient été condamnés à des peines de 2 à 8 ans de prison. Ils avaient été reconnus coupables notamment de tentative de rébellion.

L'avocat de la défense Francisco Miguel Michel s'est dit "très heureux" de la décision rendue par le tribunal suprême. "N'importe quel tribunal qui veille à l'application de la justice aurait agi de la sorte", a-t-il encore estimé, affirmant que ses clients n'avaient "commis aucun crime".

L'accusation reposait essentiellement sur l'examen par les accusés, lors de leur arrestation en juin 2015, d'un ouvrage intitulé "Outils pour détruire une dictature et éviter une nouvelle dictature".

Lors d'un moment phare du procès, l'un des accusés, Domingos da Cruz, avait été contraint par le tribunal de lire à voix haute l'intégralité de l'ouvrage de 183 pages. Plusieurs organisations des droits de l'homme avaient alors dénoncé une "parodie de justice" et un verdict "scandaleux et ridicule".

La libération conditionnelle de ces opposants est le résultat de la "pression" exercée sur les autorités, a réagi le journaliste et activiste Rafael Marques, estimant que ces activistes "n'auraient jamais dû être arrêtés".

La libération conditionnelle est "une bonne nouvelle", a réagi Zenaïda Machado, spécialiste de l'Angola pour l'organisation Human Rights Watch. "Je suis satisfaite que la Cour suprême fasse respecter la loi du pays", a-t-elle dit à l'AFP.

Les opposants qui ont fait appel de leur condamnation vont désormais "attendre une décision finale de la justice dans cette affaire, chez eux, auprès de leur famille et leurs amis", a-t-elle ajouté, souhaitant que "le réexamen du verdict soit juste, rigoureux et aussi rapide que possible."

Les opposants ont toujours nié les charges qui pesaient contre eux, affirmant vouloir le départ du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, mais être partisans d'une "lutte pacifiste".

La procédure judiciaire avait obtenu un retentissement international avec la grève de la faim de 36 jours - chiffre qui représentait symboliquement les années de présidence de José Eduardo dos Santos - du rappeur Luaty Beirao en septembre-octobre.

Avec AFP

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