"Nous avons des obligations en vertu des lois sur les conflits armés. La question n'est pas seulement de gagner ou non la guerre, elle est de savoir comment vous y parvenez", a déclaré dans une vidéoconférence depuis Bagdad, en Irak, le lieutenant-général Sean MacFarland.
"Des frappes sans discernement, ou nous ne ferions pas de distinction entre tuer des innocents et tuer des combattants, cela est tout simplement contraire à nos valeurs", a ajouté le commandant de la coalition internationale anti-jihadiste, s'invitant d'une certaine manière dans la campagne électorale.
Au cours des dernières semaines, des opposants bellicistes au plan du président Barack Obama pour défaire l'EI - qui se concentre sur des frappes aériennes et des opérations ciblées des forces spéciales - ont appelé à des mesures plus musclées quitte à tuer davantage de civils dans ce conflit qui a déjà fait des centaines de milliers de morts.
A la tête de ces faucons figure le sénateur du Texas et candidat à l'investiture républicaine Ted Cruz, qui a dit en décembre que les forces américaines devraient larguer un tapis de bombes sur le califat autoproclamé de l'EI, à cheval entre l'Irak et la Syrie.
Or le bombardement systématique d'une région est exactement la tactique que la Russie est accusée de mener en Syrie avec sa campagne parallèle de bombardements aériens pour soutenir le régime du président Bachar al-Assad, a fait valoir le général américain. "A l'heure actuelle, nous avons l'avantage moral et nous devons le conserver", a-t-il poursuivi.
Les généraux américains n'ont reconnu la mort que de 21 civils depuis le début, il y a 18 mois, de leur campagne de frappes aériennes, bien qu'ayant largué environ 10.000 bombes sur la région. Des critiques suggèrent un nombre plus élevé de victimes civiles, tandis que les forces américaines, elles, vantent la précision de leurs bombes sophistiquées.
L'EI a perdu 40% du territoire qu'il contrôlait jadis, a par ailleurs chiffré lundi le général MacFarland, en saluant la reprise de la ville de Ramadi par les forces irakiennes tout en restant prudent sur la re-capture de Mossoul, deuxième ville d'Irak aux mains des jihadistes depuis juin 2014.
Des généraux irakiens estiment que la reprise de Mossoul n'était pas envisageable avant la fin 2016, voire début 2017. "C'est leur évaluation et nous regardons ce qui en est de notre côté", a dit M. MacFarland.
Avec AFP