"J'ai ordonné le retrait immédiat des policiers postés à l'extérieur de la maison de Besigye", a déclaré à l'AFP le chef de la police ougandaise Kale Kayihura, sans préciser le motif de cette décision.
Cette dernière a toutefois été prise au lendemain du rejet par la Cour suprême d'Ouganda d'un recours contre l'élection pour un cinquième mandat de Yoweri Museveni à la présidentielle du 18 février.
M. Besigye, arrivé deuxième à la présidentielle avec officiellement 35,61% des voix, a dénoncé une détention ordonnée selon lui pour l'empêcher de rassembler des preuves de fraudes lors de l'élection dont il rejette les résultats.
Son placement en résidence surveillée dans sa maison de Kampala, qui a duré 43 jours, l'a de facto empêché de déposer un recours contre "la proclamation scandaleuse par la commission électorale de (la victoire) quelqu'un qui n'a pas gagné l'élection".
Le recours rejeté jeudi par la Cour suprême avait été déposé par Amama Mbabazi, un ancien Premier ministre arrivé troisième du scrutin avec à 1,39% des voix.
Le sortant Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu dès le premier tour avec 60,62% des voix au terme d'un scrutin controversé, conduit selon des observateurs internationaux dans une "atmosphère d'intimidation" imposée par un régime qui a muselé toutes les voix dissidentes.
Le président ougandais rejette de son côté toute accusation de fraude.
M. Besigye avait déjà été battu au premier tour lors des trois dernières élections présidentielles (2001, 2006 et 2011). Opposant historique, il a été arrêté plusieurs fois pendant et après les élections.
"Nous nous attendons à ce que Besigye respecte la loi, à ce qu'il cesse de causer des problèmes aux gens qui n'ont rien demandé", a insisté M. Kayihura, avant d'avertir: "Il doit respecter la loi, et s'il s'en écarte, la police est là pour protéger les gens et leurs biens".
Avec AFP