La Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples a tranché vendredi contre l'exclusion de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo de l'élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre.
La Cour, qui est basée à Arusha (Tanzanie), ordonne à l'Etat ivoirien de "prendre toutes mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles" empêchant M. Gbagbo de participer au scrutin.
L'ancien chef d'Etat (2000-2010) ne figure pas sur les listes électorales révisées cette année, il ne peut donc ni voter, ni être candidat.
Selon les autorités ivoiriennes, cette décision fait suite à la condamnation de M. Gbagbo par contumace en 2018 par la justice ivoirienne, à 20 ans de prison, liée aux événements de la crise post-électorale de 2010-2011.
Le Conseil constitutionnel ivoirien a rejeté sa candidature à la présidentielle déposée par ses partisans, lui-même ne s'étant pas exprimé sur le sujet.
La Cour africaine ordonne également à l'Etat ivoirien de "suspendre la mention de la condamnation pénale du casier judiciaire" de M. Gbagbo.
Acquitté en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, M. Gbagbo, 75 ans, ne peut pas rentrer en Côte d'Ivoire, les autorités ivoiriennes refusant, selon ses avocats, de lui délivrer un passeport.
La Cour africaine des droits de l'Homme a déjà prononcé un jugement similaire condamnant l'Etat ivoirien pour un autre opposant, l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro, dont la candidature avait aussi été rejetée par le Conseil constitutionnel après une condamnation par la justice.
La CADHP est un tribunal créé par l'Union africaine. Elle est composée de 11 juges. La Côte d'Ivoire ne reconnait pas son autorité.