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Le Bénin accélère son action dans la lutte contre le changement climatique


La table ronde internationale sur le changement climatique organisée à Cotonou le 16 juin 2024.
La table ronde internationale sur le changement climatique organisée à Cotonou le 16 juin 2024.

Le Bénin a accueilli une table ronde sur le financement de l’action climatique à Cotonou. Une occasion pour le pays de présenter ses priorités stratégiques en la matière et de discuter des options de financement des projets.

Réunissant à Cotonou des climatologues, des agro-écologues et autres experts, cette table ronde appuyée par la banque mondiale et le Fonds monétaire international se veut une solution à la crise alimentaire qui se profile à l’horizon si rien n’est fait pour contrer les ravages des changements climatiques sur l’agriculture.

A l’instar de nombreux pays, le Bénin n’est pas épargné par les impacts du changement climatique sur le secteur de l'agriculture. Entre perturbation du calendrier agricole, baisses de rendements agricoles et autres influences néfastes, l’agriculture cherche ses marques. A la table ronde de Cotonou sur le financement climatique, on mesure la portée de la situation. Philémon Hounkpatin et Nadine Assouan sont agro-écologues. Pour eux, "il y a une nette différence tant au niveau des précipitations qu’au niveau des températures."

"Nous assistons au bouleversement du cycle saisonnier, ajoutent-ils, à la baisse de la productivité. Pour sauver l’environnement, il faut qu’on ait au moins 0,4% de carbone dans le sol chaque année."

Base de l’économie béninoise, l’agriculture fait les frais des changements climatiques dont les effets néfastes menacent chaque jour les différents volets du secteur, de l’avis de plusieurs observateurs. Bertin Kanankin est expert en agriculture. Pour lui, "à l’allure où vont les choses avec la rareté des pluies, c’est la famine qui guette nos pays."

"La famine guette nos pays"

"Avant, les pluies s'installaient à partir du mois de mars, mais aujourd’hui il faut aller jusqu’à mai pour espérer voir les précieuses gouttes tomber et là encore de façon irrégulière, dit-il. Malheureusement les paysans et même de nombreux intellectuels ne se retrouvent pas encore dans ce schéma. En conséquence, les gens n’arrivent plus à faire le champ au moment opportun, et c’est la famine qui guette nos pays."

Le Bénin doit mobiliser plus de 4 240 millions de dollars pour la mise en œuvre de son plan d’adaptation aux changements climatiques. A la table ronde internationale de Cotonou, Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations de la Banque Mondiale, a exprimé la volonté de l'Institution à accompagner activement les efforts du Bénin.

"Le Bénin a été le premier à émettre des idées de financement pour s’adapter aux changements climatiques servant d’exemples à de nombreux pays, confie-t-elle. L’une des idées qui m’a séduite est la monétarisation du carbone pour le développement. J’espère que nous allons tous nous aligner derrière cette proposition innovante pour impacter le développement durable."

Tobias Adrian, conseil financier et directeur du département des marchés monétaires et de capitaux du Fonds monétaire international est resté dans la même logique. "Le Bénin a été un précurseur en matière de politique et de financement climatiques dans la région, renchérit-il. Tant pour renforcer la résilience au changement climatique que pour assurer un développement à faible émissions de gaz à effet de serre."

Romuald Wadagni, ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances, a souligné l'urgence de la situation. Il a ensuite exprimé sa conviction que « les discussions de cette table ronde permettront de mieux comprendre les efforts du Bénin face au changement climatique et de converger vers une initiative commune en vue de la COP 29."

"Le Bénin est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique, ajoute-t-il. La dépendance de sa structure économique à l'agriculture le rend encore plus vulnérable sans la mise en place d’un plan d’adaptation appropriée."

"L'autonomisation énergétique"

En attendant que le Bénin ne réussisse le pari de la mobilisation des ressources financières, Arcade Singnon, activiste pour une énergie propre et verte a quelques pistes de solutions. "Le fait de promouvoir l’autonomisation énergétique en milieu rural dans notre pays pourrait favoriser les mesures d’atténuations que l'État prend pour inverser les tendances en matière de changements climatiques. Ce faisant le paysan qui est loin des villes ne sera pas obligé d’abattre plusieurs arbres pour un seul feu."

Le Bénin entend progresser afin d’annoncer un plan concret lors de la réunion de la COP 29 en novembre prochain. Plusieurs projets d’agriculture régénérative et d’énergie renouvelable attendent d’être financés en vue de leur mise à l’échelle nationale. Cette table ronde était donc une occasion précieuse de discuter des mécanismes de financement innovants.

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