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Le bilan s'alourdit à 17 morts après l'incendie d'une tour à Londres


Le HLM en feu à Londres, le 14 juin 2017.
Le HLM en feu à Londres, le 14 juin 2017.

Le bilan des victimes de l'incendie qui a dévasté une tour de logements sociaux à Londres s'est alourdi jeudi à 17 morts, tandis que les secours, à la recherche de nombreux résidents portés disparus, peinaient à progresser dans le bâtiment très instable.

"Je peux malheureusement confirmer que 17 personnes sont décédées" a annoncé Stuart Cundy, commandant à la Metropolitan Police, un bilan provisoire.

Il a précisé qu'une équipe spécialisée s'est rendue sur place pour tenter de "sécuriser le bâtiment", afin de permettre aux secouristes et aux équipes cynophiles de progresser dans les étages, à la recherche des disparus.

"Cela va être un processus lent et minutieux", a-t-il ajouté, annonçant que "des structures vont être construites pour s'assurer que les planchers sont sûrs".

"Ce serait un miracle de retrouver des survivants", a déclaré la cheffe des pompiers Dany Cotton sur la chaîne SkyNews, soulignant que la violence du feu et la chaleur laissaient peu de chance aux personnes qui n'ont pas pu s'échapper du brasier. Les recherches pourraient prendre des semaines, a-t-elle précisé.

Des familles entières n'ont pas donné signe de vie, des médias évoquant des dizaines de personnes toujours portées disparues.

L'origine du sinistre restait inconnue mais la colère montait parmi les résidents qui pointaient des défaillances à répétition dans la gestion de la tour Grenfell, qui comptait 120 appartements et hébergeait quelque 600 personnes dans une enclave populaire du quartier cossu de Kensington.

Le nouveau revêtement de l'immeuble faisait en particulier débat.

Selon la BBC, il incorporait une couche de plastique, ce qui pourrait expliquer la vitesse à laquelle le feu s'est propagé. Le quotidien Guardian écrit que c'est le même revêtement qui a été mis en cause lors d'un incendie "similaire" dans la ville australienne de Melbourne en 2014 qui n'avait pas fait de victime.

Au moins 12 morts dans l'incendie d'un immeuble à Londres (vidéo)
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Scènes tragiques

Salah Chebiouni, 45 ans, qui a réussi à sortir de l'immeuble à temps, a déclaré à l'AFP que cela sentait "le plastique brûlé" et déploré une rénovation à bas coûts: "Ça ressemblait à du métal. Je pensais qu'ils avaient fait quelque chose de bien. En fait, c'était du plastique".

La société Rydon, qui a procédé à la rénovation de près de 10 millions d'euros, a affirmé pour sa part qu'elle respectait "tous les contrôles obligatoires en matière de normes incendie et de règles de sécurité".

La Première ministre Theresa May, qui s'est rendue brièvement sur place dans la matinée pour rencontrer pompiers et policiers, a annoncé une enquête pour déterminer les causes de cette "tragédie épouvantable".

L'incendie a donné lieu à des scènes tragiques. Des rescapés ont raconté avoir vu des habitants sauter dans le vide pour échapper aux flammes. D'autres témoins ont vu des parents jeter leurs enfants par la fenêtre pour tenter, dans un geste désespéré, de les sauver.

Adi Estu, 32 ans, évacuée en pyjama de son logement proche de la tour a raconté à l'AFP avoir entendu les habitants de l'immeuble incendié appeler au secours et vu la fumée et les flammes recouvrir le bâtiment. "C'était horrible, horrible. Nous les avons vu mourir, comment oublier ça?".

Le sinistre vient frapper un pays déjà endeuillé par plusieurs attentats et a donné lieu à un mouvement de solidarité avec 480.000 livres (550.000 euros) rassemblés jeudi matin en ligne en faveur des victimes tandis que les dons de vêtements et de nourriture affluaient.

La reine Elizabeth II a adressé "ses pensées et ses prières aux familles qui ont perdu des proches aimés" et aux blessés.

Rapport ignoré

David Collins, président de l'association des résidents de la tour jusqu'en octobre dernier, affirme qu'il avait réclamé à la municipalité, en vain, une enquête sur la sécurité de la tour.

"90% des résidents ont signé une pétition fin 2015 se plaignant de la mauvaise gestion de l'entreprise responsable de la maintenance de l'immeuble", a-t-il souligné.

"Si les mêmes problèmes avaient été signalés dans un coin riche de Kensington et de Chelsea (quartiers cossus de Londres, ndlr), on y aurait répondu. Mais ici, non. C'est une communauté multiéthnique qui n'a jamais été écoutée par les personnes qui la représentent".

Gavin Barwell, nouveau directeur de cabinet de Theresa May et ancien ministre du logement, est accusé par la presse de s'être assis sur un rapport vieux de plusieurs années sur le risque d'incendie dans des immeubles tels que la tour Grenfell.

Plusieurs rescapés ont également dénoncé qu'on leur ait conseillé de rester confinés dans leur appartement pendant l'incendie. "Si on avait suivi ces conseils on serait morts", a déclaré Nicky Paramasivan à la BBC.

Avec AFP

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