Les clauses du code pénal relatives aux relations entre personnes du même sexe "sont annulées", a déclaré le juge Michael Leburu. "La justice ordonne que les lois soient amendées", a-t-il ajouté dans une salle d'audience comble de la Haute Cour à Gaborone.
Les clauses en question sont "des reliques de l'ère victorienne" qui "ne sont plus viables", a encore estimé le magistrat. Elles "oppressent une minorité" et "ne passent pas l'épreuve de la constitutionnalité", a-t-il ajouté.
"Les minorités ne doivent pas être exclues et ostracisées", a-t-il encore expliqué dans son jugement, estimant que "la criminalisation perpétue la stigmatisation".
"Le temps est venu que la sexualité entre personnes du même sexe soit décriminalisée", a insisté le magistrat.
La Haute Cour s'est prononcée sur ce sujet sensible sur requête d'une personne anonyme, identifiée seulement par ses initiales LM pour des raisons de sécurité, qui contestait le code pénal.
"L'orientation sexuelle est humaine, ce n'est pas une question de mode (...) Les hétérosexuels sont autorisés à exprimer leur sexualité sans problème mais la même chose ne s'applique pas au requérant", a poursuivi le juge Leburu.
"Nier au requérant le droit d'avoir des relations sexuelles comme il l'entend est discriminatoire", a-t-il encore expliqué, estimant que "le respect de la vie privée est un droit humain fondamental".
Le mois dernier, la Haute Cour du Kenya avait refusé d'abroger les lois réprimant les relations homosexuelles, douchant les espoirs de la communauté continentale LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenre, queers).