Après l'interdiction des diamants russes par le G7 en janvier, Anvers avait été désignée en mars comme unique site habilité à certifier l'origine des diamants bruts et à délivrer les certificats du G7. Le Botswana, premier producteur africain de diamants et deuxième mondial après la Russie, a indiqué jeudi qu'il s'attendait à devenir le second centre de certification début 2025.
Cette décision a été prise après la "vive protestation" du pays contre le système de centre unique, jugé "injuste, restrictif, coûteux et donc préjudiciable à l'économie", du Botswana, selon le communiqué de la présidence. Une équipe technique du G7 sur les diamants, présidée par l'Union européenne, a indiqué être également "en discussion avec d'autres pays africains producteurs comme la Namibie et l'Angola pour établir des centres supplémentaires de certification".
L'inclusion prochaine du Botswana va "replacer le pays comme référence mondiale dans la production de diamants", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, Montlenyane Baaitse. Cette annonce fait suite à la participation du président botswanais récemment élu, Duma Boko, à la conférence FACETS 2024 sur le diamant en Belgique.
Lors d'un discours durant cet événement, Duma Boko a souligné l'importance économique et sociale des diamants pour son pays tout en évoquant les efforts pour renforcer la transparence et la responsabilité dans cette industrie. "Le Botswana s'engage à être un leader en matière de traçabilité et de pratiques minières responsables, garantissant que nos diamants brillent non seulement par leur esthétique mais aussi par leur éthique", a-t-il déclaré.
Les revenus et les échanges liés aux diamants ont chuté dans des pays comme le Botswana, où la croissance est passée de 5,5% en 2022 à 2,7% en 2023, selon le Fonds monétaire international. Les pierres précieuses constituent la principale source de revenus du Botswana et représentent environ 30% de son PIB et 80% de ses exportations.
Duma Boko a accédé au pouvoir lors du scrutin du 30 octobre qui a évincé le parti au pouvoir depuis près de soixante ans, sur fond d'inquiétudes concernant le ralentissement économique. Dans son premier discours sur l'état de la nation, le nouveau président a déclaré vouloir diversifier l'économie, trop dépendante du diamant, en se lançant sur le marché du cannabis médical et en exploitant l'abondant ensoleillement du pays.
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