Le secrétaire-général du gouvernement Stéphane Sanou au journal de 20h de la télévision nationale, mercredi soir, annonce que le Président du Faso par décret et suite à la démission du Premier ministre a mis fin aux fonctions de ce dernier et des membres de son gouvernement. A Ouagadougou c’est sans surprise quand on sait que Roch Kaboré avait dans une adresse aux Burkinabè annoncé un gouvernement resserré. Les populations attendent beaucoup de ce nouveau gouvernement qui sera formé.
"Ce qui pourrait rassurer les Burkinabè, qu’il y ait plus de communication avec les populations. Mes attentes sont plus des objectifs à court terme. Qu’ils puissent nous dire quelle est l’évolution de la situation sur le terrain", a dit ce Ouagalais.
"Un nouveau gouvernement resserré ce n’est pas ce qui est important pour les Burkinabè. C’est de communiquer sur ce qui se passe sur le terrain. Je veux savoir de l’Est au Nord, c’est quoi les positions de l’armée ? Est-ce que l’armée est à Nassoumbou, à Koutoukou?", s’est interrogé ce Burkinabè
La société civile estime qu’il faut aller vite car l’heure est grave. "L’heure est grave, les choses urgent ici au Burkina Faso. Nous espérons maintenant que le Président du Faso va aller très vite en nommant un Premier ministre qui va former rapidement un gouvernement pour que nous puissions aller très vite. Les terroristes prennent du terrain. Le peuple n’a plus la patience d’attendre encore assez longtemps", a indiqué Abraham Badolo, le président de l’Alliance pour la défense de la patrie (ADF), une organisation de la société civile.
Les analystes et autres observateurs pensent que le Président a une lourde tâche dans la formation de ce nouveau gouvernement dit resserré.
"Il a annoncé un gouvernement resserré on peut s’attendre à ce que le nombre diminue, à ce que les portefeuilles diminuent également. Est-ce que le Président aura la latitude de faire comme il l'entend quand on sait que même dans son propre camp il y a des enjeux politiques. Au niveau national avec l’opposition qui conteste beaucoup. C’est une manière pour le chef de l’Etat de dire à la population qu’il est engagé à faire des réformes pour qu’on puisse venir à bout de l’insécurité qui est grandissante et qui ne permet plus de dormir au Burkina Faso", a expliqué Paz Hien, analyste politique.
Depuis l’attaque d’Inata qui a fait 57 morts dont 53 gendarmes et 4 civils le dimanche 14 novembre, le Président Kaboré face à la pression populaire, a opéré de nombreux changements au sein du commandement de l’armée. Il a demandé un rapport à l’armée pour situer les responsabilités. Le rapport produit a été rejeté par le Président selon le quotidien national. Un autre rapport est attendu le 13 décembre prochain.