Les autorités militaires ont également interdit temporairement aux médias locaux de relayer les programmes des médias internationaux.
Selon les médias, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a accusé VOA de démoraliser les troupes burkinabè et maliennes lors d'une émission diffusée le 19 septembre. L'interview a ensuite été diffusée par une station de radio locale privée, selon Reuters.
Dans son communiqué, le CSC précisé qu'il a noté la « diffusion d'informations de nature malveillante et partiale » par les organes d'information nationaux utilisant les rapports des médias internationaux. Dans ce communiqué, qui ne mentionne pas spécifiquement la VOA, le CSC déclare que ces reportages ont tendance à « faire insidieusement l'apologie du terrorisme ».
Le numéro de téléphone indiqué en ligne pour le CSC ne fonctionnait pas. VOA a également tenté d'obtenir des commentaires par le biais d'un formulaire en ligne sur le site du CSC, mais celui-ci a renvoyé un message d'erreur. Par ailleurs, le ministère des affaires étrangères du Burkina Faso n'a pas répondu à l'email de VOA demandant un commentaire pour cette histoire.
Fermeture de la FM à Ouagadougou
Le porte-parole de la VOA, Nigel Giggs, a réagi à cette annonce. "Conformément à l'ordonnance, nous avons fermé notre émetteur FM à Ouagadougou" a-t-il affirmé dans un communiqué ajoutant, "Bien que VOA respecte le cadre réglementaire du Burkina Faso, nous ne sommes pas d'accord avec ce que nous croyons être des affirmations incorrectes faites par le CSC".
La VOA a nié les affirmations du CSC selon lesquelles les déclarations faites dans son programme ont toléré ou justifié le terrorisme, ou que ses reportages visaient à démoraliser le peuple et les forces de sécurité de l'Alliance des États du Sahel (AES).
Toujours dans ce communiqué, la Voix de l'Amérique affirme que les déclarations faites au cours de l'émission en question, Washington Forum, faisaient partie d'une discussion ouverte destinée à informer et à engager le public sur des questions de sécurité importantes affectant la région. La VOA soutient que son objectif était d'aborder le sujet de manière équitable et impartiale et se dit désolée que le CSC n'ait pas été d'accord.
Suspension antérieure
Ce n'est pas la première fois que la VOA est suspendue au Burkina Faso. Les autorités ont suspendu VOA et la BBC en avril après la diffusion de reportages sur un rapport de Human Rights Watch accusant l'armée burkinabè d'exactions contre les populations civiles.
« VOA maintient ses reportages sur le Burkina Faso et a l'intention de continuer à couvrir pleinement et équitablement les événements dans ce pays », a déclaré John Lippman, alors directeur par intérim de VOA, dans un communiqué relatif à la suspension d'avril.
Les dirigeants militaires du Burkina Faso ont pris le pouvoir par un coup d'État en septembre 2022. Depuis lors, les organismes de surveillance des médias ont constaté un recul de la liberté d'expression, avec la suspension d'organes de presse et l'expulsion de correspondants étrangers.
En 2021, le Burkina Faso occupait la 37ème place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse. Cette année, le Burkina Faso se situe à la 86e place.
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