Financée par un consortium de bailleurs de fonds et l’État burkinabè à plus de 47 millions d’euros la centrale de Zagtouli, dont la construction s’est étalée sur deux ans vient appuyer l’offre énergétique au pays des hommes intègres.
Située à une quinzaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou, la centrale est composée de 129.600 panneaux solaires installés sur 60 hectares.
"Elle dégage une puissance de 33 MW, et produira 56 GW par an, soit 5% de la consommation nationale", a expliqué le directeur général de la Société nationale d'électrification (Sonabel) François De Salles Ouédraogo.
L'électricité produite coûtera "trois fois moins cher" que celle produite par les centrales au fioul. Et la centrale permettra de réduire les rejets de carbone de 26.000 tonnes par an, a-t-il précisé.
Financée à hauteur de 47,5 millions d'euros grâce à un don de 25 millions de l'Union européenne et d'un prêt de 22,5 millions de l'Agence française de développement, la centrale photovoltaïque a été construite en seulement 18 mois par Cegelec, filiale du groupe français Vinci.
"Le Burkina a pris la ferme résolution de mettre tout en oeuvre pour exploiter une de ses principales ressources naturelles qu'est le soleil", a déclaré le président burkinabè.
"L'inauguration de la centrale de Zagtouli (...), c'est l'image d'une Afrique qui s'engage vers des solutions durables, écologiques, à la fois au bénéfice concret et immédiat des populations mais aussi de l'agenda global du climat", a de son côté estimé Emmanuel Macron.
5% de la production nationale
"La centrale de Zagtouli est une centrale de puissance pic de 33 mégawatts avec donc un projet à court terme d’extension à 50 Mégawatts", a décrit Alfa Omar Dissa, ministre de l’énergie au Burkina Faso.
"Ces 33 mégawats vont permettre donc de produire annuellement environ 55 Giga et cela représente environ avec 5% de la production au plan national et plus du quart de la ville de Ouagadougou", a-t-il poursuivi.
Cette centrale répond à un virage effectué sous l’impulsion des autorités vers les énergies renouvelables afin de résorber de façon progressive la faible puissance en offre énergétique.
Le ministre de l’énergie au Burkina Faso a également souligné que le gouvernement est "en train de lancer tout un vaste programme de construction de centrales solaires dans les treize régions du Burkina".
"Nous allons lancer huit centrales dans sept régions, plus deux autres centrales sur deux autres régions, ainsi qu'une dernière centrale de 40 mégawatts qui sera la centrale d’après Zagtouli dans la partie Nord-ouest de la ville de Ouaga et la Centrale de Zagtouli", a-t-il souligné.
Disséminés sur l’aire du site à perte de vue les 129 000 panneaux ont déjà commencé à fournir de l’énergie qui subit une transformation préalable avant injection, indique le chef de projet, Seydou Nana.
"On va passer donc de 420 volts à 33 000 volts et sur place on a installé 129 600 panneaux qui occupent environ 60 hectares. Alors nous avons réparti les champs en sept parties avec les CPI, ces centres photovoltaïques ; c’est là ou va se faire cette transformation de courant continu en courant alternatif pour que ça puisse être injecté", explique-t-il.
La part de la centrale de Zagtouli n’est pas à négliger dans les objectifs de 30% de solaire dans le bouquet énergétique, dans la politique engagée au sein du ministère de l’énergie, soutient Alpha Omar Dissa.
"La centrale de 33 000 gigawatts pour une capacité au plan national installée n’est pas négligeable dans les objectifs que nous sommes en train de rechercher", a-t-il souligné.
Le ministre a aussi affirmé que "le solaire est un choix stratégique pour pouvoir résoudre notre déficit, mais en même temps jouer sur le coût du kilowatt heure qui jusque-là était l’un des plus élevés de la sous-région".
La centrale photovoltaïque de Zagtouli est ainsi le premier pas d’un important virage du gouvernement burkinabè vers les énergies renouvelables cela afin de mieux fournir l’électricité aux Burkinabès.
C’est aussi un soulagement pour la Sonabel, l'entreprise nationale de l’électricité, pour l’amoindrissement des délestages et l’accès à l’électricité pour tous.
Issa Napon, correspondant à Ouagadougou