"Le commerce des carburants, notamment : essence super, essence tourisme, pétrole, gasoil, mélange deux temps, ainsi que celui des lubrifiants aux abords des rues dans les agglomérations et tout endroit autre que dans les dépôts et installations ou des distributeurs agréés sont rigoureusement prohibés".
Le Bénin est réputé pour commercialiser aux abords des voies publiques des produits pétroliers importés en contrebande du Nigeria. La rareté des stations service contraint la majorité de la population à se tourner vers cette "essence de rue", souvent bon marché, servie dans des bouteilles et des bidons.
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Aux termes de la nouvelle loi, "l’introduction et le commerce des produits pétroliers sur tout le territoire national par des personnes physiques ou morales autre que la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers sont passibles de sanctions" comme "la confiscation des produits et des moyens de transport" ou une amende "égale au double de la valeur des produits saisis" et d'au moins "cent mille francs CFA" (152 euros). Les contrevenants risquent aussi "de trois mois à trois ans" de prison ferme.
Les vendeurs d’essence ont accueilli la nouvelle loi avec consternation.
Un responsable d'une association de vendeurs d'essence joint au téléphone, Akodjènou Isaac Bodjrènou, s'est dit "abattu" par le vote de cette loi "à un moment où les acteurs du secteur s'organisent pour réglementer leur commerce".
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Rolando Agongo, vendeur d'essence à Cotonou depuis depuis une dizaine d'année, "s’interroge sur son avenir".
L'essence de rue est à l'origine d'incidents meurtriers. Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2017, l'explosion d'une cargaison d'essence de contrebande appartenant au magnat de ce commerce, Joseph Midodjiho, avait ainsi causé la mort d'une fillette de 8 ans et réduit en cendres plusieurs habitations. Condamné à une amende de deux millions de francs CFA, l'intéressé a été libéré le 25 mai 2018.
Avec AFP