Dans un article publié en 2016 sur son site d'informations Maka Angola, M. Marques avait mis en cause le procureur général de l'époque, Joao Maria de Sousa dans une transaction immobilière.
Il était jugé avec un autre journaliste, Mariano Bras, qui avait reproduit l'article dans un hebdomadaire.
"Ce tribunal juge irrecevable la demande du procureur de condamner les accusés, Rafael Marques et Mariano Brás, et décide en conséquence de les renvoyer libres et en paix dans leurs familles", a déclaré la juge Josina Falcao.
Le parquet avait requis une peine de prison ferme pour outrages à une autorité souveraine et insulte à l'autorité publique.
>> Lire aussi : Condamnation requise contre un célèbre journaliste en Angola
Dans son jugement, la magistrate a reconnu la validité de l'enquête publiée par Rafael Marques.
L'opération immobilière de l'ex-procureur général "était entachée de plusieurs irrégularités", a-t-elle estimé. "Rafael Marques a respecté les règles de la presse pour dénoncer ces abus de confiance", a ajouté Josina Falcao, "les deux journalistes ont exercé leur devoir d'informer".
Opposant de longue date du régime angolais, Rafael Marques, 46 ans, est un habitué des prétoires, où il a régulièrement été jugé pour ses articles.
>> Lire aussi : Un journaliste est jugé à huis clos pour une enquête anticorruption en Angola
Il a notamment été condamné en 2015 à six mois de prison avec sursis pour "dénonciation calomnieuse" de sept généraux de l'armée dans un livre accusant le régime de couvrir des violences contre les chercheurs de diamants.
En septembre 2017, le général à la retraite Joao Lourenço a été élu président de l'Angola, après trente-huit ans de pouvoir sans partage de Jose Eduardo dos Santos.
Le nouveau chef d'Etat a promis d'être l'homme du "miracle économique" et de lutter contre la corruption dans ce pays, deuxième producteur d'or noir d'Afrique subsaharienne, où plus de la moitié de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.
Avec AFP