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Le cabinet du président Trump est à son image : blanc, riche et martial


Le président élu des Etats-Unis Donald Trump lors d'un rassemblement à New York, 9 novembre 2016.
Le président élu des Etats-Unis Donald Trump lors d'un rassemblement à New York, 9 novembre 2016.

Quatre milliardaires, trois généraux, une poignée de femmes et des conservateurs purs et durs : Donald Trump a monté une équipe éclectique et surtout fidèle pour diriger l'Amérique à partir du 20 janvier.

Le 45ème président des Etats-Unis a officiellement nommé à ce jour neuf des 15 membres de son "cabinet" présidentiel, ainsi que quatre des sept autres postes qui n'appartiennent pas formellement au cabinet mais ont un statut équivalent, comme l'ambassadrice à l'ONU ou le secrétaire général de la Maison Blanche.

Mais si le milliardaire a puisé en dehors du vivier du Congrès pour la plupart des nominations, conformément à sa promesse de "curer le marigot" de Washington, il n'a pas rompu avec la longue tradition de récompenser les loyaux soutiens par de prestigieux postes, s'attirant les foudres de l'opposition démocrate.

- Les milliardaires -

Au sein du cabinet restreint, huit des neuf membres nommés sont millionnaires ou milliardaires, seul le général à la retraite James Mattis, nommé à la Défense, n'appartenant pas au club.

"Un journal m'a reproché de ne pas nommer des gens modestes. Pourquoi ? Parce que je veux des gens qui ont fait fortune !" a justifié Donald Trump jeudi lors d'un meeting dans l'Iowa. "C'est comme un grand joueur de baseball ou un grand golfeur".

Donald Trump, dont la propre fortune est estimée par Forbes à 3,7 milliards de dollars, a fait appel à deux milliardaires pour le département du Commerce : l'investisseur Wilbur Ross (2,5 milliards) sera secrétaire et aura comme numéro deux Todd Ricketts, copropriétaire de l'équipe de baseball des Chicago Cubs, et héritier d'une famille pesant quelque 5,3 milliards.

L'équipe élargie inclut aussi Linda McMahon aux PME, autre donatrice et ancienne patronne milliardaire de la ligue de catch WWE; et Betsy DeVos à l'Education, belle-fille du milliardaire fondateur du groupe de cosmétiques Amway.

Les départements du Trésor (Steven Mnuchin, banquier d'affaires et investisseur), du Travail (Andrew Puzder, patron d'un groupe de restauration rapide) et des Transports (la fille d'un magnat du fret maritime Elaine Chao, mariée à un puissant sénateur) seront quant à eux dirigés par des millionnaires.

- Les généraux -

Trois généraux à la retraite seront très influents : l'ancien directeur du renseignement militaire Michael Flynn, très controversé et écarté par Barack Obama, deviendra conseiller à la sécurité nationale, c'est-à-dire le plus proche conseiller du président pour la diplomatie et la sécurité nationale; l'ancien chef des armées au Moyen-Orient James Mattis, surnommé "l'enragé", dirigera la Défense; et John Kelly est pressenti pour la Sécurité intérieure, notamment la protection des frontières.

Au-delà de son amour du franc-parler et son désir de ne pas faire dans la dentelle contre les ennemis des Etats-Unis, notamment le groupe Etat islamique, Donald Trump voit dans ces généraux des hommes capables de dompter le mammouth de la bureaucratie.

"Il considère qu'ils sont plus francs et plus directs, capables de livrer des informations directes comme Trump les aime, et d'accomplir des choses au gouvernement, en le faisant mieux fonctionner", analyse le politologue Timothy Hagle à l'Université de l'Iowa.

Barack Obama n'a actuellement aucun général à son cabinet (et un seul milliardaire).

- Les conservateurs -

Donald Trump n'a pu complètement tourner le dos à l'establishment politique. Son bras droit à la Maison Blanche sera Reince Priebus, apparatchik accompli en tant que président du parti républicain.

Il a aussi sélectionné plusieurs élus républicains ultra-conservateurs, notamment pour diriger l'Agence de protection de l'Environnement (le climato-sceptique Scott Pruitt) et la Justice (le sénateur anti-immigration Jeff Sessions). Sans compter son proche conseiller Steve Bannon, héros de l'extrême-droite.

Quelques figures plus consensuelles viennent adoucir l'image de ce gouvernement, comme la gouverneure républicaine de Caroline du Sud Nikki Haley, nommée à l'ONU. Bien que conservatrice, cette fille d'immigrés indiens représente une ligne moins idéologique au sein de la famille républicaine.

Mais la parité est loin d'être respectée, avec seulement quatre femmes sur les 13 nominations au niveau du cabinet. Quant à la diversité, l'équipe de Donald Trump est à l'image de son électorat, très blanc : un seul Noir (l'ex-candidat et neurochirurgien Ben Carson), et aucun Hispanique.

Avec AFP

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