Ces réfugiés continuent à éprouver des difficultés de différents ordres pour s’intégrer même après des années de vie dans leur pays d’accueil.
Odile Kongaye est réfugiée à Douala, au Cameroun, où elle vit avec sa famille depuis plus de deux ans. Elle a fui les violences intercommunautaires dans son pays, la République Centrafricaine.
Quarante ans, informaticienne (programmeuse-analyste), Mme Kongaye n'a pas trouvé un travail qui convienne à sa formation en dépit du temps qu’elle a passé dans son pays de refuge.
"C’est difficile d'avoir un bon travail ici au Cameroun, en moins d’accepter de se livrer peut-être à des petits boulots", se plaint cette détentrice d’un brevet de technicien supérieur tchadien (diplôme sanctionnant deux années d’études techniques après le baccalauréat).
Comme pour beaucoup d’autres réfugiés, nourrir sa famille et gérer les besoins fondamentaux quotidiens relève d’un exploit difficile à réaliser.
"Quand nous achetons 10 litres d’eau, par exemple, et nous devons les gérer pour deux jours de manière à satisfaire tous les besoins de la famille", explique-t-elle.
Ses enfants se contentent d’un seul repas par jour.
Sans travail, Mme Kongaye affirme survivre grâce aux petites économies faites quand elle travaillait dans son pays, la République Centrafricaine.
Le nombre de réfugiés s’est accru au Cameroun entre autres à cause des atrocités que le groupe islamique Boko Haram sème dans cette région de l’Afrique de l’Ouest et du centre.
Le cap de 100.000 réfugiés est dépassé, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Cameroun.
A Douala, les estimations sont difficiles à faire. Mais les statistiques remontant à 2010, les comptaient à 10.000 dans cette ville camerounaise.
Ici, la situation est parfois intenable pour les réfugiés.
"C’est inutile de rester ici. J’attends que la paix retourne en Centrafrique. Dès qu’il y a la paix là-bas, je rentre avec mes enfants pour rejoindre son mari", jure-t-elle.
La xénophobie qu’affichent certains ressortissants de son pays d’accueil, rend davantage la vie difficile aux réfugiés.
Mme Kongaye la prend, elle, avec philosophie et estime que certains réfugiés devraient aussi accepter de vivre par moment effacés.