La pomme de discorde entre le Cameroun et le Nigeria se situe au niveau de la démarcation des frontières de trois villages sur un tracé de 36 Km. Les deux pays partagent 2100 km de frontières terrestres, 2064 km ont déjà été tracées.
Depuis août 2022, le Cameroun et le Nigeria ne s’étaient plus retrouvés pour discuter de la mise en œuvre de la décision de la Cour internationale de justice sur le différend frontalier entre les deux pays à cause de ce désaccord. La partie nigériane avait même annoncé en 2022, qu’elle entendait saisir à nouveau la Cour internationale de justice pour l’interprétation de cette ligne de démarcation.
"Nous avons travaillé avec les deux délégations pour attirer leur attention sur le fait que cette procédure allait prendre beaucoup de temps, nous avons fait appel à leur bon sens pour trouver une issue par la négociation", explique Leonardo Santo Simaô, représentant spécial du secrétaire général et chef de bureau des nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (UNOWAS). Le responsable Onusien précise, "qu’il y’a trois villages sur lesquels les deux nations n’étaient pas d’accord."
Le Nigeria a finalement renoncé à saisir la Cour internationale de justice sur le tracé de 36 km de frontières terrestres avec le Cameroun dans les 03 villages en question. Il s’agit des villages Rhumsiki Turu et Kotcha.
Déjà 2400 bornes implantées
"N’oubliez pas qu’il y avait 13 zones de démarcation de désaccord quand nous avions commencé et elles ont été réduites à 3 et ces 3 zones vont être examinées par la sous-commission chargée de la pose des bornes à la fin de l’année 2025, nous serons à même de conclure ce projet", tente de rassurer, Adullateef Fagbemi, ministre de la justice et procureur général du Nigeria
Après deux jours de discussions à Yaoundé, la fin d’année 2025 a été projetée par l’Onu pour achever la mise en œuvre pacifique de la décision de la Cour internationale de justice.
"Je dois dire que j’étais un peu inquiet, mais non seulement la commission s’est réunie, mais elle a atteint de grands résultats sur l’approche concernant les besoins des populations, le développement, le renforcement de la coopération transfrontalière y compris l’exploitation des hydrocarbures le long et à cheval de la frontière, tout cela va constituer des mesures de confiance extrêmement fortes", s’est réjoui Michel Zoah, chef de la délégation du Cameroun au sein de la commission mixte.
Depuis 2002, 2400 bornes sur les 2600 prévues ont été implantées pour démarquer la frontière terrestre entre le Cameroun et le Nigeria. Les deux pays doivent aussi signer d’ici 2025, un accord-cadre sur l’exploitation conjointe des hydrocarbures à cheval ou le long de leur frontière maritime.
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