Les activités à mener à cet effet par le gouvernement vont porter sur la gouvernance durable des frontières, la prévention des conflits et l’intégration sous-régionale.
Afin de promouvoir la paix et la sécurité transfrontalières, l’Union africaine a initié en 2007, le projet "Appui au Programme Frontières". Deux ans plus tard, la sous-région Afrique centrale à travers la communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale, CEEAC, a commencé à implémenter les activités dudit projet. C’est ainsi qu’au sein de la CEEAC, 7 frontières pilotes ont été identifiées comme potentiels points de départ des conflits violents entre les Etats membres.
Il s’agit des zones limitrophes entre le Gabon et le Cameroun, la République démocratique du Congo et la République du Congo, le Tchad et le Cameroun, la République du Congo et le Cameroun, le Rwanda et la République démocratique du Congo, le Gabon et la république du Congo, le Cameroun et le République centrafricaine.
Des barrières aux passerelles
En ce qui concerne le Cameroun, ses "frontières avec les pays limitrophes ont été délimitées pendant la période coloniale, il y’a plus de 100 ans", rappelle Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale.
Le Cameroun "souhaite vivement l’extension des activités de délimitation et démarcation des frontières avec la Guinée Equatoriale", souligne le Ministre Atanga Nji.
Lors du lancement du projet Appui au Programme Frontières, le ministre Atanga Nji a précisé qu’avec ses 4 voisins à savoir le Congo, le Tchad, le Gabon, la RCA, les activités du gouvernement Camerounais visent "la démarcation, la réaffirmation, la réhabilitation des frontières, la densification des bornes frontières, la coopération transfrontalière, le renforcement des capacités en matière de gestion des frontières".
La date butoir pour la démarcation des frontières est fixée à janvier 2022. La CEEAC encourage d’ailleurs le Cameroun à signer des accords de coopération transfrontalière, à expérimenter la gestion commune des frontières avec ses voisins en impliquant la police, les services des douanes, les élus locaux, les femmes et les jeunes.
Vivre en zone frontalière
De telles initiatives sont impérieuses dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord-Cameroun frontalières avec le Tchad, où l’agence de coopération internationale allemande (GIZ), partenaire du projet a sensibilisé les populations. "Même les forces de l’ordre ont des soucis à maîtriser les frontières du Cameroun dans ces deux régions", confie à VOA Afrique Jean Oumarou, conseiller technique du projet Appui au Programme Frontières au sein de la GIZ.
"L’absence de matérialisation des limites dans ces deux régions et le Tchad voisin créé beaucoup de problèmes notamment, la crainte pour les investisseurs de s’y hasarder parce que c’est très difficile de déterminer à quelle partie du pays appartient telle portion de terre", ajoute Jean Oumarou.
En plus de cela, "les populations locales qui s’aventurent pour couper le bois ou alors faire paitre les animaux sont arrêtées du fait qu’on croit qu’elles se sont introduits dans un autre territoire et elles sont amenées à payer des amendes, elles sont gardées à vue, ça crée énormément de soucis pour les populations", rapporte le conseiller technique de la GIZ.
D’après les experts locaux sur les questions de sécurité, les phénomènes tels que le trafic humain, la drogue, le braconnage, le pillage des ressources naturelles, la circulation des armes sont florissants aux frontières du Cameroun.
Les régions de l’Adamaoua et de l’Est limitrophes à la République centrafricaine et la région du Sud frontalière avec le Gabon vont accueillir les prochaines campagnes de sensibilisation des populations sur le bien-fondé du projet Appui au Programme au Frontières.