Suite aux fortes précipitations en Ouganda, un énorme monticule de la décharge publique de Kampala a englouti une trentaine d'habitations et fait de nombreux morts. Selon les habitants de la zone, les autorités étaient au courant des dangers. En 2022, des parlementaires avaient dénoncé la dangerosité de ce site d'enfouissement surexploité, qui reçoit les ordures de Kampala depuis 28 ans.
Dans certaines agglomerations africaines, la plupart des sites d'enfouissement dépassent fréquement une durée de vie maximale de 30 ans environ. Selon une étude de la Banque Mondiale, moins de la moitié des déchets solides ménagers produits en Afrique sont collectés de manière formelle. L'étude Quel Gâchis 2.0 indique que la collecte des déchets est souvent inexistante dans les zones rurales en Afrique.
Des discussions fin avril à Ottawa ont débouché sur la promesse d'un futur traité international en fin 2024 visant la réduction de la pollution plastique. Les dernières négociations sont prévues en novembre en Corée du Sud.
Me Mathy Yav, experte en droit international de l’environnement à Kinshasa en RDC, qualifie la pollution plastique de "pandémie". Elle a rappelé à VOA Afrique qu'il n'existe aucun méchanisme législatif au niveau international pour la gestion des déchets, les Etats étant libres de légiférer sur ces questions. Elle précise que très peu de cas sont portés devant les tribunaux nationaux, et souligne "la nécessité d'une mise à niveau des auxiliaires de justice en droit de l’environnement".
"On a un gros problème d’insalubrité. Il n’y a pas beaucoup de décharges et de plus en plus de décharges sauvages, parce que la population ou les personnes qui font les collectes de déchets ne savent pas où se diriger pour jeter ces déchets", a declaré à VOA Afrique Me Mathy Yav, ajoutant, "le centre d’enfouissement que nous avions, je pense qu’il est arrivé à saturation donc on devrait normalement voir comment étendre. Mais entre-temps, la plupart des foyers domestiques et industries rejettent leurs déchets dans la nature avec tous les risques de contamination pour l’eau et pour les sols que ça représente."
Mesures ou volonté affichée à Kinshasa
Le rapport Quel gâchis 2.0 de la Banque Mondiale, qui fournit un aperçu de la gestion des déchets solides jusqu'en 2050, souligne qu'elle est souvent négligée dans les villes des pays à faible revenu.
Selon la Plateforme Africaine des Villes Propres de UN Habitat, 90 % des déchets produits en Afrique sont éliminés dans des décharges non contrôlées, souvent accompagnées de brûlages à l'air libre. Dix-neuf des cinquante plus grandes décharges du monde sont situées en Afrique sub-saharienne.
L'Afrique subsaharienne devrait devenir la région dominante en termes de production de déchets si les tendances actuelles persistent, estime la plateforme. La production de déchets en Afrique est alimentée par la forte croissance démographique et l'évolution des habitudes de consommation, entre autres facteurs marquants.
Dans les pays à faible revenu, la gestion des déchets absorbe jusqu'à 20% des budgets municipaux, indique UN Habitat. Les gouvernements locaux couvrent généralement moins de 50% des coûts de systèmes de gestion des déchets. Le reste provient des subventions de l'Etat, "souvent perturbées par des instabilités."
Selon le Ministere de l'Environnement de la RDC, la production journalière moyenne de déchets solides à Kinshasa est estimée à 10 000 tonnes, pour un taux d’assainissement de seulement 20% au plan national.
La Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Eve Bazaiba, a placé la gestion des déchets au centre de ses préoccupations. Depuis 2023, des nouvelles mesures ont été mises en place pour améliorer le mécanisme de gestion des déchets, notamment la politique nationale de collecte.
Par ailleurs, le gouverneur de Kinshasa Daniel Bumba a lancé une opération d’assainissement de grande envergure avec des travaux de curage et d'evacuation des dechets.
"Il y a certaines mesures qui ont déjà été prises par les gouvernements précédents, mais qui n’ont pas vraiment eu d’impact sur la gestion des déchets dans la ville de Kinshasa", estime Mathy Yav, reconnaissant que "le gouverneur actuel semble avoir mis un gros accent sur la question de salubrité, d’assainissement et d’embellissement de la ville de Kinshasa".
Décharges sauvages et rivières polluées
"Immondices jetés dans les rivières, les caniveaux, les rues", "fosses sceptiques évacuées dans la rue", "collines d'immondices dans certaines artères", sont quelques constats routiniers de la presse kinoise.
De nombreux déchets de Kinshasa s’amassent dans une décharge sauvage à Binza Delvaux dans la commune de Ngaliema. Les enfants de cette zone se plaignent de maux de tête, selon Radio Okapi, relatant des témoigages.
Dr Céline Sikoulisimwa, professeure d'hydochimie à la Faculté des sciences de Kinshasa, chercheuse et experte en environnement, a participé à une étude récente de six mois sur la qualité de l'air dans la zone de ce site d'enfouissement d'ordures ménagères. Elle a confié à VOA Afrique que les résultats, non encore publiés, sont "déplorables".
Entre 2010 et 2015, 11 000 mètres cubes de déchets provenant de 9 communes y étaient traités chaque semaine. Une torchère pour bruler le gaz méthane avait été installée, sans pour autant fonctionner correctement. Un manque à gagner, sachant que ce gaz peut être recyclé en énergie.
La ville a installé également des bassins de lagunage pour le traitement des lixiviats. Selon la presse congolaise, des familles habitent sur ce site, malgré le danger auquel elles sont exposées.
Mme Sikulisimwa, specialisée en qualité et gestion de l’eau, a par ailleurs initié le Monitoring des rivières à Kinshasa et le projet SOS Rivières. Elle a déclaré à VOA Afrique regretter que ce projet ne soit "pas appuyé au niveau local."
Il s’agit des rivières "qui se meurent", déplore l'experte. "Il n’y a plus de rivières à Kinshasa", poursuit-elle, "surtout dans la partie urbaine. Les rivières urbaines, c’est tout simplement des décharges à ciel ouverts, de déchets de tout genre qui proviennent de partout, et qui rendent un très mauvais service à l’équilibre de ces écosystèmes qui abritaient différents types d’espèces aquatiques, des poissons par exemple, qui n’existent plus."
"Nous avons lancé ce projet, SOS rivières, parce que sur une bonne partie de la capitale, quand vous passez par là, c’est désolant comme spectacle, avec tout ce qu’on a comme déchet", explique Mme Sikulisimwa, précisant qu'"on ne voit pas tous les déchets qui sont dissous à l’intérieur de ces cours d’eau, si on peut encore les appeler comme ça. On voit beaucoup plus les déchets plastiques parce que ça flotte. Mais tout ce qui va dans le fond, personne ne s’en occupe, notamment les métaux lourds qui proviennent de différents déchets électroniques, électriques, électroménagers et puis informatiques, tous ce qu’on a comme reste des téléphones, des ordinateurs portables."
La scientifique estime que ses recherches démontrent la nécessité de développer de nouveaux procédés de traitement physico-chimiques pour les systèmes d’eau et de déchets.
"Il faut synchroniser les actions, construire les structures de traitement des déchets, surtout solide. Mais actuellement les déchets liquide sont plus ou moins dans les oubliettes parce qu'on ne les voit pas, parce que vous savez que tout ce qui sort de ces déchets sont des fosses sceptiques également déversées dans la rivière."
Les quartiers pauvres sans collecte des ordures
Les structures de traitement des déchets sont insuffisantes, c'est pourquoi une grande partie des déchets solides viennent gonfler les monticules d'ordures dans les sites d'enfouissement. Aucune agglomération du monde n'est epargnée par ce phénomène car le recyclage, aussi élaboré soit-il dans certains pays, ne parvient pas non plus à suivre le rythme de production et de consommation s'accélérant de manière exponentielle au fils des ans.
"L’insuffisance des centres de transit et de tri de déchets, l’incivisme, le manque de moyens financiers et matériels, la non-sensibilisation de la population, la non-répression, la léthargie des autorités locales, la corruption, la signature des contrats léonins, la spoliation des espaces urbains, sont autant des défis à surmonter pour rendre Kinshasa salubre", constate le journaliste environnementaliste Bienfait Luganywa dans le journal en ligne 7sur7CD.
Une enquête d’ONU-Habitat menée en 2021 dans plusieurs villes africaines, sur l’accès des ménages à un service de collecte des déchets, a révélé un énorme écart de couverture des services entre les populations des bidonvilles et celles des zones rurales.
Plus de 90 % de la population des quartiers precaires n’a pas accès à un service de collecte des déchets de base, alors que près de 70 % de la population des zones rurales y a accès.
Cela indique que la pollution due aux déchets non collectés se produit en grande partie dans les zones urbaines les plus pauvres, où les prestataires de services officiels n'offrent pas de service de collecte. Ainsi, les déchets sont déversés dans l’environnement proche.
Les déchets gérés par le secteur informel
Comme dans de nombreux domaines, l’Afrique est confrontée au manque d’infrastructures, de financements, ainsi que de systèmes de collecte, de traitement et de recyclage.
Pour Mathy Yav il est impératif "d’apprendre à la population la gestion des déchets dans les ménages, et de faire des centres d’enfouissement qui répondent aux normes et protègent la santé de la population". Car, explique-t-elle à VOA Afrique, "certains des dégats qui surviennent sont généralement du fait que les déchets ne sont pas triés dans les domiciles; les tri se font dans les centres d’enfouissement. Certaines personnes font du centre d’enfouissement un lieu où ils peuvent venir faire le recyclage, leur tri, et cela est très dangereux pour eux et aussi pour la population."
Un constat qui rejoint l'analyse de la Plateforme Africaine des Villes Propres (ACCP), soulignant que les acteurs du secteur informel de la valorisation des déchets "supportent injustement les coûts de la mauvaise gestion des déchets et de la pollution, car ils ont tendance à être exposés à des environnements de travail dangereux, souvent sans équipement de protection adéquat."
Quand la gestion des déchets solides est déficiente, le recyclage à la base est en effet laissé à la charge d'opportunistes, ce qui cantonne ces opérations -normalement reservées à des experts- au secteur informel, où toute notion de norme ou de sécurité reste aléatoire, en l'absence de contrôles techniques adaptés.
Toutefois, précise l'ACCP, les acteurs du secteur informel fournissant parfois la seule forme de service de collecte et de valorisation des déchets solides, ils "jouent un rôle essentiel dans la réduction des déchets non gérés et de la pollution plastique, contribuant à la récupération des ressources, augmentant les solutions circulaires de gestion des déchets solides municipaux, réduisant les émissions climatiques et protégeant la santé publique."
L'ACCP, qui fait le plaidoyer des investissements liés au développement durable, veut renforcer les capacités locales et encourage aussi la collaboration inter-Etat. Elle recommande notamment de municipaliser ces services, qui sont souvent confiés par les communes à des entreprises publiques, quand il ne sont pas abandonnés au bon vouloir de la population, s'organisant selon ses propres moyens, y compris pour des opérations d'incinération en plein air.
La qualité de l'eau, de l'air et de la Terre
Nos déchets sont une source importante de méthane et de carbone. Leur incinération à ciel ouvert est un élément clé de la pollution atmosphérique par les particules fines (PM2,5).
La gestion des déchets, c'est aussi le déploiement de nombreux transports, des camions qui font quotidiennement des trajets polluants. Le casse-tête de la gestion de notre environnement n'est pas sans générer des paradoxes auxquels il faut répondre.
Mathy Yav: "vu la grandeur de la ville de Kinshasa et la nécessité de localiser les décharges et les sites d’enfouissement dans des zones qui sont peu ou pas habitées, il y aura forcément un problème de distance, un problème de carburant. Je me souviens que pour un projet auquel j’avais été associée, il y a un peu près cinq ans, le plus gros coup, à côté des investissements en terme d’équipement, c’était le carburant par jour; donc il faudrait trouver des moyens de financements innovants pour permettre à ce que la ville de Kinshasa soit plus propre."
Les déchets mal gérés constituent un terrain fertile pour les toxines et les microbes contaminant l’air, le sol et l’eau. Cela implique l'implementation d'aspects stratégiques, réglementaires et techniques qui devraient contribuer à la protection de l’environnement et à l’éradication des maladies liées à l’insalubrité.
"Il y a un seul centre d’enfouissement technique qui se trouve à Mapasa, mais qui malheureusement aussi pose problème" a déclaré à VOA Afrique l'environnementaliste Céline Sikulisimwa. Elle se souvient qu'en 2013, elle avait analysé la qualité du Lexiviat "qui s’infiltrait carrément à travers le sol (...) C’est un liquide qui se crée; normalement avant d’être renvoyé dans la nature, on le décharge de ses polluants pour purifier le liquide".
"Malheureusement, ce n’est pas le cas", déplore-t-elle, tout en précisant que ce constat concerne la décharge officielle connue et qu'il est difficile de comptabiliser les décharges sauvages; d'où la nécessité de les identifier.
Surproduction et surconsommation effrénées
Quelques voix s'évertuent à alerter sur les méfaits environnementaux de la surproduction et son corollaire, le consumérisme. Le rythme de production s’accélère à vive allure avec l’amélioration des technologies, et le secteur de l'énergie renouvelable, en pleine transition, ne fait toujours pas le poids face aux industries et activités polluantes, enracinées dans chaque agglomération du globe.
«La première action, c’est d’éviter de produire, de consommer le plastique. Donc il faut revoir ses habitudes individuelles, familiales et sociales", suggère l'experte en droits de l'environnement Mathy Yav, estimant qu'il faudrait mettre en place des initiatives d’incitation fiscale "pour ceux qui produisent moins, qui polluent moins, pour toutes les industries qui investissent dans une production verte. Mais il faut que le secteur privé prenne ce genre de décision. Il faut que les pouvoirs publics aussi s’impliquent et que les législateurs travaillent dessus.»
Cette réalité est encore plus criante dans les pays non industrialisés, où la consommation de produits en plastique à utilisation unique importés bat son plein. Rabiatou Mbama, ingénieure forestière au Cameroun militant pour la protection de l'environnement, regrette cet état de fait.
"Certaines entreprises et organisations de la société civile se battent pour recycler quelques déchets. Notamment le plastique en bouteille (...) mais ils sont battus par la vitesse de production de ces déchets", reconnait-elle.
Elle dit avoir constaté que "les quantités produites par jour des déchets de plastique sont énormes, et ceci est lié aux mode de vie actuel des Africains. On a les jus en plastique, les gamelles à emporter en plastique, les sachets en plastique... Vraiment, ce sont des situations que nous pouvons éviter si nous prenons en main notre responsabilité en ce qui concerne la réduction de nos déchets."
La gestion durable des déchets est enseignée dans de nombreuses écoles en Afrique, où des classes primaires et secondaires suivent des programmes d'éducation pratique les invitant à protéger leur environnement. Mme Mbama, qui s'est investie dans ce type de projet, relève que certaines communes sont loin de faire figure de "bon élève" et de servir d'exemple aux apprenants.
"Des écoles ont mis en place des mécanismes de tri et de gestion des ordures, mais les communes ne suivent pas. Finalement à quoi ça sert? Vous êtes dans une école, vous trier, vous montrez aux enfants comment mettre le biodégradable à part, le non biodégradable de l’autre côté, et lorsque les services de la commune arrivent pour collecter, tout est versé dans le même camion et acheminé; et puis les enfants sont étonnés. Il disent, mais à quoi ça a servi finalement?"
L'ingénieure forestière espère ainsi que ces programmes scolaires permettront de mener des plaidoyer auprès des communes afin qu'elles s'investissent "davantage et créent des facilités pour que ces méchanismes qui sont implémentés dans les écoles puissent avoir des prolongements" dans la commune.
Secteur informel et opportunités économiques
Pour le cas de la capitale du Burkina Faso, Maimouna Traoré, reporter à la Radio-Télévision Burkinabè, a expliqué à VOA Afrique qu'il y a des étapes de collecte à ougadougou. Ici aussi, on notera l'intervention du secteur de l'informel et associatif pour collecter des déchets recyclables.
"La pré-collecte est faite par des groupements d'intéret économique, des PME, des associations. Il y a des particuliers qui se débrouillent avec des chariots pour collecter les ordures et les amener dans des centres de transit, et là-bas les ordures sont gérées par les municipalités qui les convoient dans un centre d'enfouissement", précise la journaliste.
Elle ajoute que les déchets solides ne cessent d'augmenter à Ouagadougou: "On était à plus de 300 000 tonnes d’ordures ménagères produites par an en 2013, des chiffres qui sont passés à plus de 600 000 tonnes en 2017, et aujourd’hui nous sommes à plus de 800 000 tonnes. Comprenez donc que pour les municipalités et les autorités, la gestion de ces ordures pose vraiment problème."
La majorité des déchets mis en décharge en Afrique pourraient représenter des opportunités socio- économiques importantes dans le secteur du recylage en apportant des solutions innovantes et durables dans le cadre de l’économie circulaire.
Des mécanismes efficaces de gestion des déchets peuvent être implémentés afin d'impliquer les acteurs publics et privés pour la collecte, le traitement et la transformation des déchets.
Sarah Ntambwe, coordonnatrice de Change Your World à Goma dans le Nord-Kivu, estime qu'il faudrait faire appel aux gouverneurs de provinces et maires de villes dans son pays, la RDC, "pour trouver des mécanismes de transformation de ces déchets; parce qu'il y a des jeunes avec du potentiel qui ont prouvé maintes fois qu'on pouvait en faire des foyers améliorés, des pavés pour des constructions de routes; et le gouvernement devrait capitaliser sur ça".
Autrement dit, elle préconise d'encourager et d'inciter la création d'entreprises innovantes dans le domaine du recyclage.
Le casse-tête de la gestion de notre environnement
Certains plastiques ne commencent à se dégradrer qu'à partir de quatre siècles. Ce qui correspond à une quinzaine de générations.
Plusieurs pays africains ont adopté des lois interdisant la production, l’importation, la commercialisation et la distribution d'emballages et de sachets plastiques non biodégradables. Des lois qui, la plupart du temps, ne sont pas mises en application.
En attendant des politiques d’urbanisation plus réalistes et adaptées à l'urgence environnementale en matière de gestion des déchets, l'experte congolaise en droit international de l'environnement, Mathy Yav, suggère que les Etats mettent en place "des structures qui permettent un traçabilite des déchèts".
En 2021, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a reconnu, dans une résolution, le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable, comme droit humain, qui a été validé par l’Assemblée Générale onusienne l'année suivante.
L'organisation Droits Humains en Suisse rappelle que les résolutions onusiennes sont de simples recommandations et ne sont pas juridiquement contraignantes. Aussi, le droit à un environnement sain a principalement un caractère symbolique.
Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), 155 États disposent de lois nationales garantissant le droit à un environnement sain. Ces dispositions ne sont toutefois pas toujours effectives ni appliquées, et le citoyen ne peut généralement pas demander des comptes aux gouvernements ou entreprises polluantes.
Par ailleurs, les traités contraignants de protection de l’environnement, tels que l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique, "ne créent pas explicitement de droits subjectifs dont peuvent directement se prévaloir les individus. Aussi, le droit à un environnement sain peine à trouver une véritable justiciabilité sur le plan international et au sein des systèmes législatifs internes".
La question est de savoir s'il est réellement nécessaire d'attendre l'impositon d'un arsenal juridique aux rouages parfaitement huilés pour répondre au casse-tête actuel, et bien réel, de la gestion de nos déchets solides non bio-dégradables, qui, alertent les environnementalistes avertis, finiront par refaire surface si l'on persiste à se contenter de les dissumuler sous terre, comme si de rien n'était.
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