De violents combats opposent les deux groupes armés depuis octobre 2016. Les localités les plus touchées sont les préfectures de la Haute Kotto et de la Ouaka au centre et au centre-est du pays.
Chaque mouvement justifie sa position.
"Cette crise n’a rien à voir avec la politique. C’est juste une mission que la population nous a donnée de chasser Ali Darassa (NDRL, le leader de l’UPC) qui a transformé la zone de la Ouaka en une zone infernale et qui décime la population depuis quatre ans. Personne ne fait rien contre lui et personne ne l’inquiète. Soit on le prend et on le remet à la justice centrafricaine soit qu’il rentre dans son pays d’origine, le Niger", déclare Azor Kalité, sous-chef d’état-major du FPRC.
L’UPC dirigée par Ali Darassa, un chef de guerre d’origine nigérienne est constituée en majorité des combattants Peulh.
"Il veut se positionner par rapport à quoi ? Il y a un processus en cours. Nous, nous sommes pleinement dans le processus. On a des revendications qu’on a adressées au gouvernement légitime et à la communauté internationale. On est en train de les suivre afin que la paix puisse revenir et eux, ils ne veulent pas suivre ce chemin. Ils veulent partager le pays. C’est pour cela que nous refusons catégoriquement leur politique", soutient de son côté le porte-parole de M. Darassa, Souleymane Daouda.
Pour empêcher l’élargissement des combats à Bambari, capitale de la Ouaka, centre des opérations de l’UPC, la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unis en Centrafrique (Minusca) a tracé des lignes rouges.
Samedi, le chef d’Etat-major du FPRC, le général Joseph Zoundeko a été tué dans une frappe aérienne de la force onusienne alors que ses troupes ont franchi une de ces lignes.
Le FPRC accuse les casques bleus de partialité. Ce que dément le commandant de la force onusienne, le Général Bala Kéïta.
"On ne connait ni les hommes du FRPC ni les gens de l’UPS. Ils ne nous intéressent pas en tant que groupes armés. La seule relation qu’on a avec eux, c’est de leur dire : chers frères, nous sommes venus ici pour vous aider à vous parler, à vous retrouver", explique Général Kéïta.
Chaque faction se réclame d’un mouvement nationaliste. Position rejetée à Bangui. Albert Mbaya, journaliste et directeur du Journal l’Agora parle d’un non-sens.
Selon l’ONU, ces affrontements ont déjà fait plusieurs dizaines de morts et occasionné le déplacement de plus de 20 mille personnes.
Reportage de Freeman Sipila