Pays aux riches ressources pétrolières, la Libye est dirigée par deux autorités rivales: à Tripoli est basé le gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et soutenu par la communauté internationale, et dans l'Est libyen, un cabinet parallèle est appuyé par l'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par Khalifa Haftar.
Mort de Kadhafi
En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe, une contestation violemment réprimée par le régime Kadhafi débute à Benghazi (est), avant de s'étendre. En mars, une coalition emmenée par Washington, Paris et Londres, lance une offensive après un feu vert de l'ONU.
Le 20 octobre, le "Guide" libyen, en fuite depuis août et la prise de son QG à Tripoli par les rebelles, est tué dans le dernier assaut contre sa région d'origine, Syrte, à l'est de la capitale.
Le 23 octobre, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, proclame la "libération totale" du pays.
En août 2012, le CNT remet ses pouvoirs au Congrès général national (CGN, Parlement), élu un mois plus tôt.
Les chancelleries visées
Le 11 septembre 2012, quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens, sont tués dans une attaque contre leur consulat à Benghazi. Un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda est accusé d'être derrière l'attaque.
Le 23 avril 2013, un attentat à la voiture piégée vise l'ambassade de France à Tripoli, blessant deux gardes français. La plupart des ambassades étrangères ferment.
Deux autorités rivales
Le 16 mai 2014, Khalifa Haftar, proche de l'Egypte et des Emirats arabes unis, lance une opération contre les groupes jihadistes à Benghazi. Plusieurs officiers de la région orientale rallient sa force paramilitaire, l'ANL.
Le 25 juin, après de nouvelles élections, le CGN est remplacé par un Parlement dominé par les anti-islamistes.
Fin août, après des semaines de combats meurtriers, une coalition de milices, "Fajr Libya", s'empare de Tripoli et réinstalle le CGN. Un gouvernement est mis en place.
Le gouvernement d'Abdallah al-Theni et le Parlement élu en juin s'exilent à l'est. Le pays se retrouve avec deux gouvernements et deux parlements.
En décembre 2015, après des mois de négociations, des représentants de la société civile et des députés signent à Skhirat (Maroc) un accord parrainé par l'ONU. Un gouvernement d'union nationale (GNA) est proclamé.
En mars 2016, son chef Fayez al-Sarraj arrive à Tripoli.
Attaques
Le 15 janvier 2018, au moins 20 personnes sont tuées lors de combats entre des forces de sécurité et un groupe armé qui lance une attaque contre l'aéroport international près de Tripoli. Le 23, un double attentat à la voiture piégée fait près de 40 morts à Benghazi.
Le 2 mai, deux kamikazes du groupe Etat islamique (EI) attaquent le siège de la Commission électorale à Tripoli (14 morts).
Accord sur des élections
Le 29 mai, Fayez al-Sarraj, Khalifa Haftar ainsi que les présidents de la Chambre des représentants et du Conseil d'Etat, réunis à Paris, s'engagent à travailler ensemble pour que des élections législatives et présidentielle se tiennent le 10 décembre 2018.
Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar s'étaient déjà rencontrés en France en 2017.
Succès de Haftar
Le 14 juin, des groupes armés attaquent deux sites dans le nord-est par lesquels le pétrole libyen est acheminé vers l'étranger.
Le 25, l'ANL annonce avoir pris le "contrôle total" de cette région pétrolifère surnommée le "Croissant pétrolier". Le maréchal Haftar, qui réclame une part plus grande des revenus du pétrole pour l'est du pays, confie la gestion de plusieurs sites aux autorités parallèles, avant de faire marche arrière.
Le 28, ses forces s'emparent de Derna, bastion des islamistes radicaux et seule ville de la région orientale qui échappait à son contrôle.
Violences à Tripoli
Du 27 août au 4 septembre, de violents combats entre groupes rivaux près de Tripoli font au moins 63 morts.
Le 11, l'EI revendique une attaque suicide la veille contre le siège de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) dans la capitale, visant un secteur vital qui fournit à la Libye plus de 95% de ses revenus.
Avec AFP