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Le chef de l'opposition arrêté à la veille de l'investiture de Museveni en Ouganda


Le leader de l'opposition Kizza Besigye donne une conférence de presse dans la ville de Kampala, Ouganda, le 21 février 2016.
Le leader de l'opposition Kizza Besigye donne une conférence de presse dans la ville de Kampala, Ouganda, le 21 février 2016.

L'opposant historique ougandais Kizza Besigye a été une nouvelle fois arrêté mercredi, a annoncé la police locale à la veille de l'investiture du président Yoweri Museveni, réélu en février pour un cinquième mandat à l'issue d'un scrutin controversé.

M. Besigye a été interpellé alors qu'il saluait des partisans rassemblés dans le centre de Kampala, capitale du pays et fief de l'opposant, où il est apparu publiquement à la surprise générale.

"Il était en ville mais nous l'avons emmené au poste de police de Naggalama (20 kilomètres à l'est de Kampala, ndlr), où il sera détenu", a déclaré à l'AFP Patrick Onyango, porte-parole de la police de la capitale ougandaise. Il n'a pas indiqué quelles charges seraient retenues contre l'opposant.

Son parti, le Forum pour le changement démocratique (FDC) a affirmé sur Twitter qu'avant son arrestation, M. Besigye avait prêté serment comme président lors d'une cérémonie alternative, un jour avant l'investiture officielle de Yoweri Museveni.

Sur Youtube, on voit l'opposant ougandais Kizza Besigye prêté serment :

Selon des sources proches du gouvernement, plus d'une dizaine de chefs d'Etat, dont les présidents sud-africain Jacob Zuma, zimbabwéen Robert Mugabe et rwandais Paul Kagame, doivent assister jeudi à cette investiture, organisée près de trois mois après l'élection du 18 février.

Cette investiture "s'inscrit dans un contexte de violation des droits à la liberté d'expression, d'association et de rassemblement", a dénoncé l'ONG Amnesty International dans un communiqué.

"La détention arbitraire de leaders de l'opposition et de leurs partisans, la récente interdiction (pour la presse, ndlr) de couvrir en direct les activités de l'opposition et la répression violente de rassemblements de l'opposition (...) ne violent pas seulement la constitution de l'Ouganda, elles vont à l'encontre des obligations régionales et internationales du pays en matière de droits humains", a accusé l'organisation.

Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu dès le premier tour avec 60,62% des voix au terme d'un scrutin conduit, selon des observateurs internationaux, dans une "atmosphère d'intimidation" imposée par un régime qui a muselé toutes les voix dissidentes.

Le dirigeant ougandais rejette de son côté toute accusation de fraude.

M. Besigye, arrivé deuxième à la présidentielle avec officiellement 35,61% des voix, avait été arrêté plusieurs fois avant et après les élections. Son placement en résidence surveillée, qui a duré 43 jours, avait été levé le 1er avril, mais il avait depuis à nouveau été arrêté, puis relâché, pour rassemblement illégal.

Depuis plusieurs heures, les internautes ougandais ne peuvent plus accéder à leurs réseaux sociaux, un rappel de ce qui s'est passé en février quand le gouvernement avait déjà bloqué internet.

Ce message apparaît quand les Ougandais essaient d’accéder a leurs réseaux sociaux.
Ce message apparaît quand les Ougandais essaient d’accéder a leurs réseaux sociaux.

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