Le directeur, David Beasley, a déclaré dans une interview à l'AFP que 20 millions de personnes étaient "au bord de la famine" au Yémen, au Soudan du Sud, en Somalie et au Nigeria, dans la crise humanitaire la plus grave depuis 1945.
"Je suis ici pour faire appel à la bonté de certains des pays les plus riches de la planète pour qu'ils continuent d'augmenter (leur aide) à une période comme celle-ci", a-t-il dit après un entretien avec la haute représentante de l'UE, Federica Mogherini. "Je veux que les Etats-Unis contribuent plus et que l'UE contribue plus".
Le chef du PAM a lancé un appel aux pays riches comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne, et en particulier la France, pour qu'ils envoient davantage d'aide. Selon lui, Paris ne fait pas assez en versant seulement 30 millions de dollars.
André Vornic, porte-parole du PAM a déclaré au micro de la VOA qu'ils ne demandent pas seulement de l’argent, "nous demandons aussi que à ce que pression soit faite sur les parties en conflit parce que il faut savoir quasiment toutes ces zones qui sont affectées, les parties en conflit ne respectent pas le droit humanitaire."
Sur les 20 millions de personnes menacées par la famine, 5,7 millions sont des enfants, dont 1,5 million sont gravement touchés par la malnutrition.
"Nos statistiques montrent que si nous ne recevons pas dans les trois ou quatre prochains mois ce dont nous avons besoin pour fournir de la nourriture, il est possible de voir mourir 600.000 enfants", a ajouté M. Beasley. "Nous avons besoin encore d'un milliard de dollars pour les quatre pays".
Le PAM a déjà diminué de moitié les rations distribuées aux réfugiés sud-soudanais en Ouganda, afin de donner une aide aux plus vulnérables dans les quatre pays, selon lui.
Les efforts pour lutter contre la famine ont été freinés par le fait que les médias se sont concentrés sur la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen en France, le Brexit, l'election de Donald Trump, ainsi que par la lassitude des donateurs à propos des conflits.
M. Beasley, un ancien gouverneur républicain de Caroline du Sud partisan de Trump, prévoit que Washington va corriger sa politique hostile à l'aide à l'étranger.
"Je pense que le président Trump, la Maison Blanche et la direction (du Congrès) sont en train de se rendre compte de la valeur de l'aide humanitaire pour lutter contre l'extrémisme", a-t-il ajouté.
Avec AFP