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Le chef du Hamas tué à Téhéran, le groupe palestinien et l'Iran accusent Israël


Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha.
Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué dans une frappe mercredi à Téhéran, le mouvement palestinien accusant Israël, pays contre lequel il est en guerre à Gaza, et jurant de riposter à cet "assassinat".

Israël a dit vouloir détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement islamiste contre le sol israélien le 7 octobre, et a lancé en riposte une offensive d'envergure dans la bande de Gaza, dévastée et meurtrie par près de dix mois de guerre.

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Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha. Il avait participé mardi à Téhéran à la cérémonie d'investiture du président iranien réformateur Massoud Pezeshkian. L'Iran, ennemi juré d'Israël, est un proche allié du Hamas et du Hezbollah libanais, dont un commandant a été "éliminé" selon l'armée israélienne dans une frappe menée mardi soir par ses forces aériennes dans la banlieue sud de Beyrouth.

"(Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre sa résidence à Téhéran", selon un communiqué du Hamas. "La République islamique d'Iran défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche", a déclaré sur X M. Pezeshkian, en allusion à Israël.

D'après les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, "la résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (...) lui et un garde du corps sont tombés en martyrs". Sollicitée, l'armée israélienne n'a pas souhaité faire de commentaire.

"Escalade dangereuse"

Selon des médias iraniens, Ismaïl Haniyeh "se trouvait dans l'une des résidences spéciales pour les vétérans de guerre dans le nord de Téhéran, lorsqu'il a été tué par un projectile aérien" vers 02H00 locales (22H30 GMT mardi). Le Qatar, l'un des médiateurs dans la guerre à Gaza, a condamné cet "assassinat" et évoqué une "escalade dangereuse". La Chine, la Russie et la Turquie l'ont aussi condamnée, de même que les rebelles yéménites houthis et le Hezbollah, deux groupes qui forment avec le Hamas ce que l'Iran appelle "l'axe de résistance" contre Israël.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui dénoncé un "lâche assassinat". Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré que cet "acte lâche, ne restera pas sans réponse". Selon un autre responsable du mouvement palestinien, Taher al-Nounou, Haniyeh a été "directement ciblé".

Les mouvements palestiniens en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, ont appelé à une grève générale et "des marches de colère".

"Continuer à résister"

"La résistance (contre Israël) ne prendra pas fin avec l'assassinat des dirigeants, et le Hamas continuera à résister jusqu'à la libération" des territoires palestiniens, a dit le fils d'Ismaïl Haniyeh, Abdel Salam Haniyeh.

Ismaïl Haniyeh, qui avait rejoint le Hamas en 1987, s'était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives. Il avait été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017, succédant à Khaled Mechaal, et vivait en exil volontaire au Qatar. Dans son offensive à Gaza, l'armée israélienne a tué plusieurs membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, dont trois de ses fils et quatre petits-enfants.

Début juillet, l'armée avait dit que "de plus en plus de signes" laissaient présager que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, avait été tué dans une frappe qu'elle avait menée dans la bande de Gaza. Mais aucune confirmation de sa mort n'a été annoncée.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive d'envergure qui a fait jusqu'à présent 39.400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts. Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Un commandant du Hezbollah "éliminé" selon Israël

Mardi soir, l'armée israélienne a affirmé que ses forces aériennes avaient "éliminé le plus haut responsable militaire de l'organisation terroriste Hezbollah et le chef de son unité stratégique, Fouad Chokr, dans la région de Beyrouth".

Selon le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, Fouad Chokr était "le commandant responsable" de l'attaque à la roquette samedi à Majdal Shams, dans le Golan occupé par Israël, qui a tué 12 jeunes qui jouaient sur un stade de football. Trois civils – une femme et deux enfants – ont été tués dans la frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, selon le ministère de la Santé libanais.

Le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, n'a pas confirmé la mort de Fouad Chokr, mais affirmé qu'il se trouvait dans l'immeuble visé par la frappe israélienne.

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