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Le chef du parti au pouvoir arrêté dans le cadre de l'enquête pour corruption au Liberia


Candidat à la présidentielle libérienne, Varney Sherman participe à un débat politique avec ses adversaires Charles Brumskine et Ellen Johnson Sirleaf à Monrovia, 14 septembre 2005.
Candidat à la présidentielle libérienne, Varney Sherman participe à un débat politique avec ses adversaires Charles Brumskine et Ellen Johnson Sirleaf à Monrovia, 14 septembre 2005.

Varney Sherman, chef du parti au pouvoir au Liberia et ancien avocat de la compagnie minière Sable Mining, a été arrêté mercredi sur une affaire de corruption présumée, rapporte une source de la sécurité libérienne.

Dans un rapport publié le 11 mai, l'ONG britannique Global Witness dénonce la corruption pratiquée par la compagnie pour obtenir ou sécuriser des permis au Liberia et en Guinée, accusant notamment M. Sherman, influent avocat, d'y avoir participé.

"Il a été arrêté tôt ce matin (mercredi) à son domicile parce qu'il a refusé de coopérer avec la commission spéciale formée par la présidente" Ellen Johnson Sirleaf pour enquêter sur cette affaire, a affirmé à l'AFP cette source de sécurité sous couvert d'anonymat.

Des enquêteurs spécialisés ont perquisitionné lundi les bureaux de M. Sherman, mais n'ont pas pu accéder à son domicile, car de jeunes militants du parti au pouvoir les en ont empêchés, selon le chef de la commission présidentielle, Jonathan Koffa, qui avait menacé de recourir à la force.

Le président de l'Assemblée nationale, Alex Tyler, également cité dans le rapport et qui a récemment démissionné du parti au pouvoir, devrait également être inquiété, selon la source de sécurité.

M. Sherman a réfuté toute malversation dans ce dossier, reconnaissant avoir effectué des paiements pour Sable Mining dans sa capacité d'avocat, couvert selon lui par le secret professionnel. Il s'est dit prêt à coopérer dans cette enquête, mais pas avec la commission spéciale désignée par la présidence.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, la société a dénoncé "des allégations inexactes et infondées" dans le rapport, établi "essentiellement sur la base de discussions non corroborées avec trois anciens associés (...) dont le témoignage n'est pas fiable".

Elle dit avoir vérifié les faits incriminés et n'avoir "trouvé aucune preuve qui soutienne ou justifie cette attaque contre la compagnie ou ses directeurs, anciens ou actuels".

Par le passé, Mme Sirleaf n'a pas non plus été épargnée par les accusations de corruption et de népotisme, en particulier en faveur de ses fils.

Le nom de son beau-fils, Fombah Sirleaf, chef des services de renseignement du pays, apparaît d'ailleurs dans le rapport comme bénéficiaire de milliers de dollars de frais - notamment de voyages et de téléphone.

Au total, Global Witness accuse la compagnie minière d'avoir payé près de 960.000 dollars (plus de 855.000 euros) à plusieurs responsables libériens ou à leurs proches entre 2010 et 2012 pour s'assurer leurs faveurs.

Sable Mining a été fondée par les Britanniques Philippe-Henri Edmonds dit Phil Edmonds, ancienne vedette de cricket, et Andrew Groves, accusés par l'ONG d'avoir "bâti leur empire sur le marché boursier par la corruption et les escroqueries".

Avec AFP

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